Foire & Salon

Encore une histoire de foire annulée qui refuse de rembourser les galeries

Par Alice Fiedler · lejournaldesarts.fr

Le 2 septembre 2020 - 502 mots

DALLAS / ETATS-UNIS

La Dallas Art Fair, reportée puis annulée, ne compte pas rembourser ses exposants qui sont très en colère. 

Entrée de la foire Dallas Art Fair 2017. © Dallas Art Fair
Entrée de la foire Dallas Art Fair 2017
© Dallas Art Fair.

Situation délicate entre la Dallas Art Fair et plusieurs des galeries participantes, une situation qui en rappelle une autre en France. La foire a annulé son édition 2020 et ne compte pas restituer aux exposants les frais de stands déjà payés. 34 galeries ont réclamé dans une lettre adressée au président de la foire, John Sughrue, d’être remboursés. Autrement, menacent-ils, ils ne participeront plus aux prochaines éditions. 

La lettre reproche aux organisateurs de transférer « la charge financière de l’annulation de la foire entièrement aux galeries », rapporte le journal quotidien The Dallas Morning News. D’autres foires, comme Art Basel et Frieze, auraient remboursé 75 % à 100 % des frais de stands.

La directrice de la Dallas Art Fair, Kelly Cornelle, trouve la comparaison avec ces grandes foires « flatteuse », mais « trompeuse ». Contrairement à celles-ci, la Dallas Art Fair n’a pas de fonds propres et ne peut se permettre de tels remboursements. A défaut, ils proposent 50 % de réduction de tarif pour les galeries sur les éditions des deux années à suivre. 

Selon John Sughrue, il s’agit d’un geste de bonne volonté allant au-delà de ce qui est stipulé dans le contrat : « Le contrat mentionne ce qui se passe lors d'un événement tel qu'une pandémie. Nous ne devons d'argent à personne parce que nous avons perdu de l'argent. » Il explique au Dallas Morning News que l’organisation de la foire coûte 1,5 à 2 millions de dollars et que l’argent reçu, environ un million, a déjà été dépensé en salaires, frais administratifs, de marketing et de production.

Pour Elizabeth Denny, partenaire de la galerie Denny Dimin à New York, cela n’a pas de sens : « Leur argument selon lequel ils prétendent avoir dépensé tout notre argent, mais qu’ils peuvent en organiser une autre à l'avenir, semble extrêmement hypocrite. »

Les petites et moyennes galeries constituent la majorité des exposants de la Dallas Art Fair. La crise sanitaire les a particulièrement fragilisées et certaines ne sont pas sûres de survivre assez longtemps pour tirer profit de la réduction, rapporte Artnet News « Mon stand coûte plus que le loyer mensuel de ma galerie », dit la galeriste Allegra LaViola, « C'est une chose pour les grandes galeries que leurs frais soient appliqués à la prochaine édition de la foire. Mais ma galerie est basée à New York. Je ne sais même pas si je pourrai tenir jusqu'à l'année prochaine. »

Le galeriste Louis Stern de Los Angeles se montre, lui, plutôt indulgent envers les organisateurs : « J'ai toujours eu le sentiment que les organisateurs de la foire sont des gens honorables et je n'ai jamais rien entendu de négatif. Je suis sûr qu'ils font du mieux qu'ils peuvent dans les circonstances, mais c'est un véritable pétrin. »

La 12e édition de la Dallas Art Fair, comprenant 92 exposants, était initialement prévue en avril, puis repoussée en octobre. L’augmentation des cas de Covid-19 au Texas a finalement poussé les autorités à annuler la manifestation. 

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