Foire & Salon

BAD+, la bordelaise qui voit grand

Par Anne-Cécile Sanchez · L'ŒIL

Le 22 avril 2024 - 516 mots

En partenariat avec des domaines viticoles,la 3e édition de la foire veut relier l’art et l’art de vivre.

Y a-t-il de la place, dans un calendrier des foires d’art déjà très chargé, pour une nouvelle venue, en région ? Oui, pour peu qu’on lui donne le temps de s’installer : c’est le pari qu’ont pris Jean-Daniel Compain et Beam (­Bordeaux Events and More) les organisateurs de BAD+, dont la troisième édition doit se tenir au bord de la Garonne du 29 mai au 2 juin. Il est vrai que le positionnement de la foire bordelaise, entre art, design et art de vivre, est sans équivalent. D’autant que selon Jean-Daniel Compain, le potentiel de Bordeaux, « véritable marque mondiale, à l’instar de villes comme Paris et Cannes », est inestimable.La foire, en pleine phase d’investissement, construit son identité et sa vision à l’échelle de la région, en mobilisant les collectionneurs du Bordelais et les grands domaines viticoles. Le château Smith Haut Laffite, qui possède déjà une collection de sculptures en extérieur, s’associe à la manifestation en accueillant cette année en résidence une artiste de la galerie Lara Sedbon qui crée une œuvre in situ, tandis que le Château Larteau, nouveau partenaire de la foire, présente une exposition d’artistes internationaux sous le commissariat de Marie Martens, venue renforcer les équipes de BAD+. Quant au Château Kirwan, il s’engage à faire l’acquisition d’une œuvre parmi celles qui seront présentées sur les stands dans le Hangar 14. Le parcours Entrevues, à destination des amateurs d’art et de grands vins, fait écho à la richesse du territoire bordelais à travers un programme de visites dans les châteaux partenaires. Cette troisième édition inaugure également un cycle de présentation de collections privées de Nouvelle-Aquitaine, avec une sélection d’œuvres autour du « body language» issues de la collection de Thierry Genin-Etcheberry.

prix accessibles aux jeunes collectionneurs

La foire, qui mise sur un visitorat qualitatif, cultive ses liens avec les institutions locales. De façon symbolique, le CAPC, musée d’art contemporain de Bordeaux, prête ainsi pour l’occasion une pièce spectaculaire de sa collection, Montezuma’s Revenge, une très grande peinture de l’artiste américain Jim Shaw – clin d’œil au 60e anniversaire du jumelage de la ville avec Los Angeles. Reste à convaincre les marchands que Bordeaux mérite vraiment le détour. Parmi la trentaine de galeries déjà confirmées, on compte des enseignes parisiennes (Véronique Smagghe, Anne-Sarah Benichou, Éric Mouchet, Galerie 110 Véronique Rieffel, Lara Sedbon), des Belges (La patinoire royale Bach, Harlan Levey Project), mais aussi des galeries venues d’Amsterdam, de Madrid et même, de Dubaï.La foire souhaite composer une offre qui mixe des œuvres d’artistes historiques tels que Raymonds Hains, Vera Molnar et Pierrette Bloch (Véronique Smagghe), ou encore Hans Hartung et Georges Mathieu (galerie Schanewald, Toulouse), avec une génération d’artistes représentatifs de la nouvelle garde française, comme on pourra en voir sur le stand d’Anne-Sarah Benichou, de Lara Sedbon ou de la Bakery Art Gallery (Bordeaux). Les prix pratiqués devraient se situer dans un spectre compris entre 5 000 et 50 000 euros : la foire souhaite en effet rester accessible aux jeunes collectionneurs, qui contribueront à son succès.

À voir
BAD+ | Bordeaux Art & Design,
Hangar 14,115 quai des Chartons, Bordeaux (33), du 29 mai au 2 juin.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°775 du 1 mai 2024, avec le titre suivant : BAD+, la bordelaise qui voit grand

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