Lille

Art Up, dynamique, mais très hétérogène

Par Éléonore Thery · Le Journal des Arts

Le 1 mars 2016 - 457 mots

La formule de la foire lilloise d’art contemporain a trouvé son public, mais la qualité de cette 9e édition mériterait de se hausser d’un cran.

LILLE - Pour sa 9e édition, Art Up peaufine la formule instaurée par Didier Vesse dès 2010, celle d’une foire pluridisciplinaire, conviviale et accessible à tous. La foire continue d’attirer le public : 28 000 visiteurs l’an passé. Une centaine de galeries sont à nouveau réunies, avec un important contingent issu de la région (22 %) et un volet international qui stagne à 25 %.

L’un des mérites de la foire est de multiplier les à-côtés, souvent en marge des espaces marchands : ainsi des expositions Révélations by Art Up, consacrée aux très jeunes artistes, ou Berlin Multiple dédiée à la scène berlinoise. Sur le stand de la galerie berlinoise Jordan/Seydoux, était également proposée une rétrospective de l’œuvre imprimé de François Morellet, retraçant les différents systèmes utilisés par l’artiste, des trames de chevron des années 1960 (1 700 euros) aux Ondes parasites de 2014 réalisées sur Priplak, en passant par les Cercles brisés couleurs rompues des années 1990 (6 000 euros). La Print Art Fair permettait d’acquérir des estampes de jeunes artistes dès une trentaine d’euros, mais aussi de figures établies sur le stand du Néerlandais Beukers Modern Art (Alechinsky ou Baselitz) ou de l’Espace du Dedans (Max Charvolen ou Gerard Duchêne, ainsi que les collages de Philippe Lemaire réalisés à partir de gravures du XIXe, accessibles dès 200 euros).

De jeunes talents aux artistes confirmés
Parmi les stands à voir, celui tout en longueur, installé à la façon d’un intérieur, du Lillois Cédric Bacqueville présentait des grands formats de l’Atlas (entre 5 400 et 12 000 euros), les dernières œuvres de Dominique Grisor ou les photographies d’ateliers d’artiste de Gautier Deblonde, dont les plâtres à disparaître d’Antony Gormley. La galerie Wagner (Le Touquet) mêlait plusieurs générations autour de l’abstraction géométrique : des figures historiques, telles Geneviève Claisse ou Guy de Lussigny (jusqu’à 58 000 euros) aux jeunes artistes comme Thomas Vinson ou Aurélie Poinat, qui s’attache aux variations de la lumière à la façon d’un peintre de la Renaissance (de 1 400 à 4 400 euros). On remarquait encore les œuvres sur papier ou tissées d’Hélène Duclos (dès 320 euros) à la galerie Olivier Rousseau (Tours) ou encore les dessins de Josef Ofer (1 400 euros) sur le stand de Dock Sud (Sète). Autre bon point, la foire a réussi à attirer les entreprises, qui s’investissent à la fois à travers des sponsorings d’expositions et diverses formules événementielles.
Le niveau général de la foire, en revanche, peine à monter et dans les allées, les œuvres criardes ou de très mauvais goût étaient légion, formant un ensemble d’une grande hétérogénéité. La foire parvient pourtant à se développer et l’édition prévue à Rouen en octobre prochain aurait d’ores et déjà attiré 30 % des 60 et 70 galeries attendues.

Art Up

Directeur : Didier Vesse
Nombre d’exposants : 98

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°452 du 4 mars 2016, avec le titre suivant : Art Up, dynamique, mais très hétérogène

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