Espagne - C’est une demeure façon soucoupe volante posée à 700 mètres d’altitude sur une colline de l’arrière-pays aragonais, dans la région de Matarraña, en Espagne.
Un ovni architectural de 180 m2 habitables, œuvre des architectes belges Kersten Geers et David Van Severen (Office KGDVS), qui fait office de maison de vacances. « Nous qui sommes appelés quotidiennement à faire des murs, sourit Kersten Geers, notre idée, cette fois, était de réaliser une maison sans murs. Le projet a débuté il y a cinq ans, poursuit l’architecte. Certes, nous avions carte blanche, mais la vraie contrainte, pour nous, était la question du paysage : comment construire sans le détruire ? » En y déployant un édifice amplement ouvert, qui laisse à l’envi pénétrer ledit paysage.La maison, de forme annulaire et d’une surface totale de 550 m2, s’installe en périphérie de la parcelle, libérant, au centre, un vaste patio-jardin agrémenté d’un bassin de nage. Elle se compose de trois unités – séjour/cuisine/salon, chambre principale/bureau, chambres d’amis – de 60 m2 chacune, auxquelles s’ajoute une quatrième entité complètement ouverte : la cuisine d’extérieur. Le sol arbore un revêtement en granito. Soutenu par quatre séries de colonnes métalliques alignées comme à la parade, le toit en béton renforcé, lui, est volontairement mince. D’où une infrastructure technique – chaudière, citernes d’eau, container à pellets (pour le chauffage) – grimpée sur ledit toit, telles des sculptures à la géométrie élémentaire. L’eau est captée dans un puits et l’électricité générée grâce à des capteurs solaires, si bien que l’ouvrage est autonome.Comme annoncé, les « murs » se font on ne peut plus discrets. Côté patio : une série de fenêtres toute hauteur, pouvant être opacifiées par des rideaux. Côté périmètre de l’« anneau » : une double peau constituée, à l’intérieur, de parois de polycarbonate translucide et, à l’extérieur, de panneaux en aluminium extrudé. Astuce : le tout peut coulisser grâce à un rail circulaire, permettant ainsi, au gré des envies, d’ouvrir les différents volumes aux quatre vents et de gommer la frontière entre intérieur et extérieur. Dans cette villa quasi transparente, seuls quelques meubles, plans de travail, hauts rangements ou blocs WC jouent le rôle d’obstacles ou de séparations occultantes. Partout ailleurs, le regard glisse allègrement au travers de l’édifice. « Le vrai luxe, ici, avec une économie de moyens, c’est d’avoir la sensation, je dirais même une hallucination, de se retrouver seul avec le paysage, avance Kersten Geers. En clair : que le paysage vous appartienne. » Sur ce plateau naturel, les résidents bénéficient d’un fantastique panorama à 360°. La mer, elle, est à une trentaine de kilomètres.
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Les seigneurs de l’anneau
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°702 du 1 juin 2017, avec le titre suivant : Les seigneurs de l’anneau