L’acquisition du Louvre

Le Journal des Arts

Le 8 juillet 1998 - 358 mots

Ce petit bronze de 18 cm figurant une Victoire ailée vient de rejoindre le département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du Louvre, lors d’une vente de gré à gré auprès d’un antiquaire.

Loin de la monumentale et célèbre Victoire de Samothrace, elle se rapproche davantage d’une statuette en terre cuite de Myrina, du IIe siècle av. J.-C., à la silhouette élancée et aux drapés plaqués, également conservée au musée. Son origine et sa fonction sont inconnues, d’autant plus que la sculpture est incomplète : elle tenait sans doute une palme ou un rameau dans sa main gauche et une torche dans la droite, mais on ignore sur quel type de support elle pouvait prendre place. Bien que l’œuvre se rattache par le style à la sculpture du temple d’Épidaure ou aux figures d’acrotère du temple d’Artémis, du IVe siècle av. J.-C., il n’est pas certain qu’elle soit grecque. Elle pourrait dater du début de l’art romain. Une certitude s’impose : elle appartient au courant hellénistique, comme en té­moigne son sujet – allégorique –, et l’ostensible virtuosité de l’exécution. Malgré l’absence d’une de ses ailes, la messagère de Zeus n’a rien perdu de sa grâce : le buste tendu vers l’avant, les jambes flottantes, les pieds en pointe, le manteau soulevé par le vent, la poitrine dénudée et l’aile déployée, tout contribue à donner le sentiment que la figure est libérée des lois de la pesanteur.

Le Musée du Montparnasse vient de voir le jour dans l’ancien atelier de Marie Vassilief, au 21 avenue du Maine (tél. 01 42 22 91 96). C’est là qu’en 1915, la peintre russe avait ouvert “la cantine des artistes”?, fréquentée par Picasso, Braque, Modigliani, Chagall, Giacometti et Foujita. Les portraits de ces hôtes illustres figurent aux cimaises du musée, qui accueille aussi des expositions temporaires dans le cadre préservé d’une impasse verdoyante.

Le Musée national de la coopération franco-américaine, à Blérancourt, (tél. 03 23 39 60 16), présente un nouvel accrochage de ses collections. Le public découvrira une centaine d’œuvres récemment acquises, laissées en dépôt ou restaurées, telle que La France offrant la liberté à l’Amérique, peinte en 1784 par Jean Suau.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°64 du 8 juillet 1998, avec le titre suivant : L’acquisition du Louvre

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