XIXe

Moreau en sous-sol

Le Musée Gustave Moreau va s’étendre en sous-sol

Par Maureen Marozeau · Le Journal des Arts

Le 2 octobre 2012 - 470 mots

PARIS - Annoncée il y a deux ans dans le cadre du plan musées en régions de l’ancien ministre Frédéric Mitterrand, la rénovation du Musée Gustave Moreau, à Paris, est en passe de se concrétiser.

Le projet est en cours de validation à la Direction des Musées de France. À sa tête, Marie-Christine Labourdette devra approuver sa phase finale dans les semaines à venir.
Dire que ce réaménagement est attendu de longue date est un doux euphémisme. L’ancienne demeure-atelier située 14, rue de la Rochefoucauld (9e arrondissement) a beau offrir un cadre des plus précieux pour les œuvres de l’artiste, elle ne répond plus aux exigences modernes de conservation et d’accueil. Une évolution des usages que l’artiste lui-même, à l’origine de la création de ce musée, était bien loin de présager… Dépourvu de réserves conformes pour conserver ses collections fragiles (œuvres sur papier, sculptures en cire, etc.), l’hôtel particulier souffre d’un manque d’espace criant que le futur réaménagement se devait de résoudre. Or, le bâtiment présente des contraintes aussi bien patrimoniales qu’urbaines : comment gagner de l’espace sur une si petite parcelle ? La seule réserve foncière apte à répondre aux besoins de conservation préventive des œuvres se trouve dans la petite cour arrière, accessible par le rez-de-chaussée et réservée aux membres du personnel. L’idée d’y construire une élévation a été écartée par les maîtres d’ouvrage, qui ont opté pour une extension creusée en sous-sol – Bernard Bauchet est l’architecte sélectionné après consultation restreinte.

De la cave au grenier
Une cinquantaine de mètres carrés vont ainsi être dégagés côté rue pour venir agrandir une cave déjà existante – la surface totale atteindra les 300 m2. L’ensemble sera intégralement transformé en réserves, auxquelles devraient s’ajouter un espace atelier pour la restauration ainsi qu’une salle de consultation. À ce jour, les travaux sont estimés à un million d’euros hors taxe, pour un coût total du projet à hauteur de 1,5 million d’euros intégralement financés par l’État – le musée prendra à sa charge le déménagement des œuvres occasionné par le chantier. Entre études à finaliser et délais de consultation, la fermeture au public de l’édifice est envisageable à partir de juin 2013, pour une durée de six mois – sur les onze que devraient prendre les travaux. Seul hic : l’accès aux visiteurs à mobilité réduite, un « vrai souci », dit-on au ministère. Pour des raisons de sécurité, l’architecture intérieure articulée en étages reliés par des escaliers, dont un à colimaçon, n’autorise ni la création d’un ascenseur ni d’une rampe. À l’extérieur, l’entrée principale du musée n’est accessible que par une volée de marches à forte déclivité. Une solution (un pis-aller !) serait d’installer un appareil permettant d’accéder au premier palier depuis la chaussée et d’y organiser « un système de compensation », autrement dit des projections d’œuvres. Autant rester chez soi.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°376 du 5 octobre 2012, avec le titre suivant : Moreau en sous-sol

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