Art ancien

Une histoire belge de l’art

Parc de la Boverie - Jusqu’au 18 août 2019

Par Dominique Vergnon · L'ŒIL

Le 21 janvier 2019 - 310 mots

LIÈGE / BELGIQUE

Répondre à l’ambition annoncée dans le titre de l’exposition a impliqué, on s’en doute, des éliminations progressives et rigoureuses parmi les milliers d’œuvres que possède le Musée des beaux-arts de Liège.

Sachant que la notion de chef-d’œuvre est toujours difficile à cerner, quelques critères simples comme l’originalité de l’œuvre, sa légitimité historique, son côté universel, sa permanence dans l’estime des critiques, ont été retenus. Réparties sur deux étages et respectant la chronologie, les deux cent cinquante œuvres exposées, essentiellement des peintures, couvrent six siècles. Au fil d’un parcours aéré, le visiteur est à même de suivre, en dehors des arrêts évidents et nécessaires devant les toiles d’Ingres, Gauguin, Léger ou Picasso, un cours d’histoire de l’art et de ses différents mouvements à travers le prisme des artistes belges. Occasion privilégiée de voir comment les créateurs voisins ont adhéré, tout en les adaptant à leur contexte propre, aux canons esthétiques médiévaux, renaissants, baroques, romantiques et modernes. À cet égard, pour ne prendre que deux exemples, le luminisme, version locale de l’impressionnisme, ou encore le Groupe des XX pour l’avant-garde jouèrent un rôle significatif dans la construction de la spécificité belge. On ne peut manquer d’admirer, pour le volet ancien, les tableaux du Liégeois Lambert Lombard et sa série italianisante des Femmes vertueuses (1547) et ceux de Gérard de Lairesse dont l’émouvante Judith traitée en clair-obscur (1687) attire le regard. Pour le volet récent, la part faite aux maîtres nationaux est grande. On se réjouit de redécouvrir des œuvres d’Henri Evenepoel, tandis que Delvaux, Ensor, Magritte. Pierre Alechinsky, un des fondateurs du groupe CoBrA, et la plasticienne Marthe Wéry avec ses monochromes évoquent les courants contemporains. Deux sections sont consacrées, comme il se doit, l’une à la bande dessinée, l’autre à la représentation de la sidérurgie, thème wallon s’il en est, illustré par une vaste toile datée de 1880 de Constantin Meunier.

« Liège. Chefs-d’œuvre »,
parc de La Boverie 3, Liège (Belgique), www.laboverie.com

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°720 du 1 février 2019, avec le titre suivant : Une histoire belge de l’art

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