Rouen feuillette ses cartons à dessins

Cet hiver, il propose même deux opérations : une foisonnante programmation autour de la mode et une saison graphique, à l’occasion de la fin d’une grande campagne d’étude du fonds de dessins français des XVIe et XVIIe siècles. Cent vingt feuilles, en partie inédites, ont été sélectionnées dans ce corpus. Si les connaisseurs se passionneront pour les nouvelles attributions suscitées par ce chantier et la remise en lumière d’artistes méconnus comme Le Pautre, les non spécialistes prendront plaisir à feuilleter les belles feuilles de Callot, Vouet, La Hyre, Bourdon et Puget, sans oublier le remarquable focus sur la fabrique du portrait autour de Plattemontagne. Comme c’est désormais la règle, le musée propose en marge de la manifestation centrale, des présentations satellites sous forme d’expositions dossiers. Au gré des salles, on redécouvre ainsi deux peintres rouennais : Gabriel Martin et Jean-Jacques Lequeu, artiste visionnaire de la Révolution ayant laissé à la postérité des dessins plus déroutants les uns que les autres. Si la mise en avant de ces artistes fait totalement sens, l’invitation faite à trois dessinateurs contemporains – Jérôme Zonder, Gilgian Gelzer et Sarkis – de présenter leur travail ne semble en revanche guère opportune. Cette ouverture chronologique semblant davantage sacrifier à un effet de mode qu’à une recherche de cohérence avec les autres propositions.