Quels cirques !

Dans le cadre du vaste programme annuel, Le Temps des collections, lancé en 2012 au Musée des beaux-arts de Rouen, quatre lieux normands nous font voyager au pays des saltimbanques à travers la prodigieuse collection constituée par Jeanne-Yvonne et Gérard Borg autour des arts du cirque. Au deuxième étage du Musée industriel de la corderie Vallois, où l’on admire les fabuleuses machines de la corderie – métier à câbler, retordeuse à ailettes, bobinoir, cantre et tresseuses –, des costumes lumineux et colorés de clowns, d’écuyers et d’écuyères ou de dresseurs de fauves, accompagnés d’instruments de musique, d’affiches et de photographies font revivre les artistes, français ou américains, qui les ont portés avec panache. Au Musée des beaux-arts de Rouen, c’est l’histoire du cirque du XVIIIe siècle à l’entre-deux-guerres qui se rejoue sous les yeux des visiteurs, à travers affiches aux tons éclatants, photographies, tableaux. Parmi ces derniers, quelques-uns ont été empruntés à des musées pour pimenter encore la collection Borg, à l’instar des Saltimbanques de Gustave Doré, venu du Musée d’art Roger Quilliot de Clermont-Ferrand, pour partager la douleur d’un couple après la chute accidentelle de leur enfant, ou la merveilleuse Écuyère de Pierre Bonnard, prêtée par le Musée Faure d’Aix-les-Bains. Le Musée Beauvoisine de Rouen nous fait quant à lui voyager dans le Japon des XVIIIe et XIXe siècles, à travers les estampes provenant du couple Borg, qui donnent à admirer d’étonnants numéros d’antipodistes, de funambules, d’équilibristes du pays du Soleil-Levant, tout en témoignant de l’évolution du cirque japonais au contact de l’Occident. En contrepoint, la Fabrique des savoirs, à Elbeuf, met à l’honneur un saltimbanque venu de l’Ouest : Buffalo Bill, dont la troupe installa son camp à Elbeuf, puis à Rouen, en 1905.