Palestine, l’art en résistance

Invités par le collectif Hawaf, ils ont conçu ensemble une toile représentant une vue panoramique et imaginaire de ce musée consacré au patrimoine historique et artistique de la bande de Gaza. Car ce lieu n’aura pas de structure physique, ce sera un incubateur digital. Conçue à partir d’un nuage dessiné par l’artiste Salman Nawati, cocréateur de ce musée, cette toile immense constitue un des temps forts du corpus d’expositions de l’Ima consacrées à ce que la Palestine « donne à voir et à entendre ». Placée dans un espace distinct de l’exposition consacrée à une sélection d’œuvres de la collection du futur Musée national d’art moderne et contemporain de Palestine, elle incarne les actions artistiques et culturelles participatives menées contre vents et marées à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem. La juxtaposition de photographies orientalistes de la Palestine à la fin du XIXe et au début du XXe siècle avec celles réalisées depuis une vingtaine d’années par des photographes palestiniens nés entre 1960 et 1990 est le propos d’une autre exposition, particulièrement intéressante par la réflexion qu’elle génère sur les représentations d’une même terre et de ses habitants à plus d’un siècle d’intervalle. Autoportraits de Raeda Saadeh en ange aux ailes coincées entre deux blocs du mur élevé par Israël ou plan et stations de métro imaginés par Mohamed Abusal, reliant le nord et le sud de Gaza jusqu’à Jérusalem : par la métaphore ou l’humour, révolte et résistance s’expriment.