Art contemporain

Le végétal sublimé par Marinette Cueco

Musée de l’hospice Saint-Roch, Issoudun (36) – Jusqu’au 30 décembre 2022

Par Anne-Charlotte Michaut · L'ŒIL

Le 22 novembre 2022 - 322 mots

Art Contemporain -  Dans les quatre salles de la grande nef du musée, ainsi que dans le cabinet d’art graphique, trente ans d’une création toute entière dédiée à la sublimation de la nature se déploient de manière thématique, suivant différents développements, concomitants, de la carrière de Marinette Cueco depuis les années 1990.

La scénographie épurée et l’accrochage aéré siéent parfaitement au travail de l’artiste glaneuse, qui a fait du végétal, qu’elle collecte notamment dans sa Corrèze natale, son matériau de prédilection depuis la fin des années 1970. Toujours guidée par les spécificités des matériaux, l’artiste crée en utilisant des techniques artisanales dont le nouage, le tressage, l’enroulement ou le tricot. Ces gestes simples, et le rapport intime qu’elle entretient avec les matériaux, font de ses œuvres des bijoux de préciosité, qui témoignent d’une grande humilité face à la nature, à rebours de toute démarche conquérante ou de toute velléité de grandiose. Aux côtés de ses entrelacs et de ses herbiers (déclinés sous différentes formes, de grands panneaux aux livres d’artistes), Marinette Cueco présente Bris et Débris, réalisée pour l’exposition. Telle une palette dans laquelle des éléments naturels se substituent aux pigments, cette installation sous forme de damier rectangulaire au sol se compose de 30 casiers, remplis d’écorces, de pétales, d’épines, de terre… Cette œuvre témoigne du goût de l’artiste pour les effets de matière, de son sens aiguisé de la composition et de son intérêt pour les associations de matériaux. Avec ses séries de Pierres captives et Écritures, Marinette Cueco allie le minéral et le végétal, un lien qui la fascine, car il associe fragilité et dureté, éphémère et immuable. Sauf que, ici, c’est le végétal qui vient enserrer, envelopper, voire protéger la pierre. Ainsi que l’écrit Danielle Molinari, « voir une exposition de Marinette Cueco, c’est partir pour un univers […] transfiguré, où règne une nature réinventée, entre un végétal détourné, ordonné, transmué en œuvre d’art et un minéral aliéné, réapproprié et restitué ».

« Marinette Cueco. Hypothèses végétales »,
Musée de l’hospice Saint-Roch, rue de l’Hospice-Saint-Roch, Issoudun (36), www.museeissoudun.tv

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°760 du 1 décembre 2022, avec le titre suivant : Le végétal sublimé par Marinette Cueco

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