Deux riches heures de l’art des lices

L'ŒIL

Le 1 novembre 1999 - 240 mots

Depuis le printemps 1998, l’atelier Chevalier Conservation de Courbevoie, spécialisé dans la restauration de tapisseries anciennes, accueille l’un des plus beaux chefs-d’œuvre de l’art des lices : La Bataille de Pavie. Composée de huit pièces, cette tenture commémore un épisode peu flatteur de l’histoire de France : la victoire en 1525 de Charles Quint sur François Ier, qui sera fait prisonnier au sortir de la rixe.
Avant de rejoindre le Palais de Capodimonte à Naples, l’ensemble fait une étape au Louvre, où six tentures sont exposées aux côtés des célèbres Chasses de Maximilien. Nombre de points rapprochent en effet les deux ouvrages. Un même commanditaire, vraisemblablement Charles Quint. Un même cartonnier, le peintre flamand Bernard Van Orley. Le même atelier, comme le confirme un monogramme découvert lors de la restauration sur une bordure. Et, comme pour mieux souligner la splendeur des productions bruxelloises en ce début XVIe, l’emploi en abondance de fils de soie, d’or et d’argent rehaussant de leur vif éclat la laine polychrome. Divertissements cygénétiques d’une part, exploit guerrier de l’autre, Les Chasses et La Bataille jouent comme un diptyque illustrant les deux facettes d’un art aulique. Elles constituent des œuvres essentielles dans l’histoire de la tapisserie et des images en général. Pour la première fois sont représentés en grand format des événements contemporains, genre qui connaîtra une large destinée au XVIIe siècle, dans les Gobelins de Louis XIV.

PARIS, Musée du Louvre, Aile Richelieu, jusqu’au 29 novembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°511 du 1 novembre 1999, avec le titre suivant : Deux riches heures de l’art des lices

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