Bois d’immortalité

L'ŒIL

Le 1 novembre 1998 - 214 mots

Alors que les grandes institutions parisiennes font pleins feux sur les bronzes du musée de Shanghai (Musée Cernuschi) ou les trésors du musée de Taipei (Grand Palais), neuf galeries parisiennes ont choisi de célébrer à leur manière un « Automne asiatique ». Parmi elles, la galerie Jacques Barrère, qui rassemble une soixantaine de figurines en bois offrant un beau panorama de la sculpture chinoise, du Ve siècle avant J.-C. au IIIe siècle de notre ère. En Chine, le bois est considéré comme le cinquième élément. Végétal ou animal, on lui prête des vertus thérapeutiques, magiques ou d’immortalité. Conservées dans l’humidité des tombes du royaume Chu ou dans l’aridité de la région de Gansu – nord ouest de la Chine –, ces statuettes zoomorphes ou anthropomorphes étaient taillées selon des styles très variés. Ainsi, les formes les plus diverses se côtoient ou se succèdent. La dureté expressionniste des figurines du Royaume Chu (Ve-IIIe av. J.-C.), dignement revêtues de soieries finement brodées, contraste avec la douceur des lignes du Sichuan de l’Époque des Han (IIIe siècle), reflétant le bien-être d’une région aux conditions de vie plus propices. À noter, en particulier, une licorne de plus d’un mètre de haut, et un rare singe domestique dont seulement deux exemplaires sont connus à ce jour.

Galerie Jacques Barrère, jusqu’au 30 novembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°501 du 1 novembre 1998, avec le titre suivant : Bois d’immortalité

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