Alberto Giacometti

La collection de sculptures, anéantie lors des bombardements de juin 1944, n’a pas été reconstituée. En 2007, Patrick Ramade, conservateur en chef, fait le pari réussi de réintroduire la sculpture au musée en créant un « parc de sculptures » en plein air, dans les jardins du château.
Poursuivant dans cette veine, il propose d’interroger l’œuvre de Giacometti (1901-1966) dans ses rapports avec la contemporanéité. Les sculptures, peintures, dessins, installations et vidéos de quinze artistes vivants (à l’exception de Donald Judd) entrent en résonance avec une trentaine d’œuvres prêtées par la Fondation Alberto et Annette Giacometti.
Dans les vastes salles baignées de lumière naturelle du musée, un riche dialogue s’instaure autour de thèmes liés à l’univers de Giacometti : empreintes, mutation, mémoire, objets, fragments, répétition, visions. Les œuvres récentes de Georg Baselitz, Jean-Pierre Bertrand, Louise Bourgeois et bien d’autres, nouent une étonnante relation avec les sculptures du « dernier des Montparnos ». Cette exposition contribue « à replacer l’art contemporain dans l’histoire de l’art, réinscrivant ainsi la création artistique dans le continuum de l’Histoire ».
Sans doute est-ce la posture de Giacometti sculpteur : « Une sculpture n’est pas un objet, elle est une interrogation, une question, une réponse » qui lui permet d’être au plus près des préoccupations de nombre d’artistes contemporains, dans une interrogation toujours renouvelée face à un monde où les certitudes sont toujours plus fragiles.