Une peinture touche-à-tout

Ainsi son travail peut-il se voir au Pavillon Ledoyen, le restaurant étoilé des Champs-Élysées, où, à la demande du chef Yannick Alleno, il a réalisé le plafond précédant la salle à manger, en surplomb de l’escalier d’honneur. « Yannick Alleno m’a commandé une œuvre qui vienne accentuer la théâtralité du lieu, une façon de frapper les trois coups. » Papillons épinglés sur un dais peint teinté de jaune, la composition est comme un ciel contemplé tête renversée. En bas des marches, le peintre a également réinterprété un portrait de Bacchus d’après Rubens ; il a aussi signé une assiette pour la nouvelle carte, d’un raffinement très classique avec son motif Art déco d’écailles dorées. À Venise, c’est pour l’hôtel St Regis qu’il a conçu une installation in situ : de grands panneaux en hommage à Tintoret dans les salons et, pour les suites, cinq toiles inspirées par Monet, qui le précéda ici en 1906. Féru d’histoire de l’art comme de pêche à la mouche, Olivier Masmonteil est capable de passer d’une série revisitant les tableaux de maître à un coffret de « mouches » en édition limitée pour la boutique du PSG. Capable aussi de faire tenir l’un de ses tours du monde en mille toiles de petit format déclinant autant de paysages (Quelle que soit la minute du jour) ou de ramener son atelier aux proportions d’une boîte, concept partagé avec une dizaine d’amis plasticiens sur une plate-forme développée pendant le confinement. Hyperactif sur Instagram, où il dit réaliser de nombreuses ventes, il conçoit la promotion numérique de ses expositions fermées au public – « La Peinture dévoilée », à la Maison des arts de Châtillon – tout en préparant son prochain projet : une fresque immense destinée à la palissade de chantier du palais Farnèse, à Rome, qui devrait être mise en place cet été. Inlassablement à la recherche de nouveaux lieux pour faire vivre sa peinture.