De briques et d’azulejos

Surface : 1 664 m2 (plus 800 m2 de cours extérieures). Coût des travaux : 4 millions d’euros HT.Calé sur le boulevard Piot, entre la rivière Huveaune, à l’ouest, et l’église romane Saint-Vincent, à l’est, l’édifice s’organise en « U » autour d’un patio central clos, au nord, par une série de gradins pérennes, pouvant y accueillir des représentations en plein air. Chacune des trois ailes arbore sa propre hauteur : un niveau pour le « bâtiment-pont » du boulevard Piot, au sud, vaste hall d’entrée entièrement transparent ; deux niveaux pour l’aile est, dans laquelle on trouve, entre autres, l’école de musique ou les salles d’arts plastiques ; enfin, trois niveaux pour l’aile ouest qui loge, notamment, un centre aéré au rez-de-chaussée, une médiathèque et des studios de danse dans les étages. Enveloppant la structure de béton, les façades sont entièrement habillées de briques ocre, dont la couleur évoque celle de l’église Saint-Vincent. « Les briques sont fabriquées avec le ciment naturel de Valdonne, lui-même produit à partir d’un calcaire fortement argileux, précise Frédéric Breysse, l’un des neuf architectes associés de 8 1/2. À lui seul, ce matériau assure l’ancrage du bâtiment sur le territoire. » Hormis le « bâtiment-pont », lesdites façades arborent d’élégantes arcatures. Côté ouest, celles-ci sont suffisamment éloignées de la façade intérieure pour faire office de brise-soleil et offrir de larges balcons couverts. Système qui, soit dit en passant, permet aussi de générer une ventilation naturelle. Idemà l’intérieur, sur le patio. « Le principe de fonctionnement du bâtiment est simple, explique Frédéric Breysse. Nous n’avons voulu aucun couloir intérieur, d’où ces coursives extérieures qui distribuent l’ensemble des salles. » Depuis le deuxième étage, la vue, à l’ouest, est imprenable sur les massifs de l’Étoile et du Garlaban – la fameuse « montagne de Marcel Pagnol ».Dans le patio, derrière cette première « peau » que dessinent les arcs en briques, se déploie, au second plan, une paroi entièrement ornée de carreaux de ciment aux motifs géométriques blanc et écarlate, qui font vibrer l’ensemble de belle manière. Pour peu, l’effet rappellerait presque, à une échelle évidemment moindre, le travail du céramiste Athos Bulcão à Brasilia. Ses azulejos aux couleurs pop et au graphisme proche de l’Op Art participent à l’envi à la renommée esthétique de la capitale brésilienne.