Saadiyat

Thomas Krens écarté d’Abou Dhabi

L'agence de conseil en gestion de Thomas Krens n’est plus associée au développement du projet du Guggenheim aux Émirats arabes unis

Le Journal des Arts

Le 30 novembre 2010 - 494 mots

À la tête d’une agence de conseil de gestion culturelle depuis son départ de la Fondation Solomon R. Guggenheim en 2008, Thomas Krens n’est désormais plus associé au projet d’un nouveau musée Guggenheim conçu par Frank Gehry sur l’île de Saadiyat, à Abou Dhabi.
Richard Armstrong, actuel directeur de la fondation, semble avoir repris les rênes de l’opération.

ABOU DHABI - L’ancien directeur de la Fondation Solomon R. Guggenheim, Thomas Krens, qui a supervisé le développement du Guggenheim à Bilbao, n’est plus associé au projet du Guggenheim à Abou Dhabi (Émirats arabes unis). Il était le conseiller senior pour les affaires internationales de la fondation, un rôle créé sur mesure après sa démission du poste de directeur de cette même fondation en février 2008, après vingt ans de service (lire le JdA no 277, 14 mars 2008). Thomas Krens était censé tenir « un rôle directeur » dans le développement du nouveau Guggenheim d’Abou Dhabi, l’un des piliers du vaste projet lancé par la Société de développement et d’investissement touristique pour la création d’un complexe culturel sur l’île de Saadiyat (où se trouvera aussi le Louvre-Abou Dhabi). En 2008, Thomas Krens avait créé une agence de conseil en gestion culturelle, Global Cultural Asset Management, chargée de conseiller le Guggenheim. La dernière déclaration d’impôts de la fondation américaine indique que 816 000 dollars (605 000 euros) ont été versés à l’agence pour des prestations en 2009. Sur cette déclaration figure également le second paiement des indemnités de départ allouées à Thomas Krens (en tant que directeur de la fondation), dont le total s’élève à 2 millions de dollars (1,5 million d’euros). 

Absence remarquée
Des rumeurs sur son départ circulaient depuis la foire Abu Dhabi Art, qui s’est tenue début  novembre : Thomas Krens, devenu l’une des personnalités en vue de la région, était absent de l’événement. En revanche, le directeur du Guggenheim, Richard Armstrong, était de toutes les sorties, tout comme l’étaient Nancy Spector, directrice adjointe et conservatrice en chef du musée à New York, et Suzanne Cotter, commissaire des expositions du Guggenheim pour le projet d’Abou Dhabi. La vision de Thomas Krens pour le Guggenheim à Abou Dhabi – un bâtiment signé par l’architecte Frank Gehry encore plus vaste que son alter ego à Bilbao – comprenait un centre d’art contemporain du Moyen-Orient. Dans cette optique, il avait convié des curateurs indépendants, originaires de Turquie, d’Iran ou encore du Liban, pour former un panel d’experts. D’après nos informations, ce groupe aurait été dissous : une porte-parole pour la Fondation Guggenheim nous a confirmé par email que Thomas Krens ne travaillait plus sur le projet d’Abou Dhabi. À propos du panel d’experts, elle a ajouté : « Aucun groupe n’a jamais été formé de manière officielle. Le Guggenheim est en contact avec des experts du monde entier, spécialistes de l’art et de la culture du Moyen-Orient, qui seront sollicités pour leur expertise. » Ni Thomas Krens, ni son agence n’ont souhaité nous faire de commentaires.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°336 du 3 décembre 2010, avec le titre suivant : Thomas Krens écarté d’Abou Dhabi

Tous les articles dans Actualités

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque