Renaissance des Gobelins

Un plan quinquennal pour la Manufacture

Le Journal des Arts

Le 1 mars 1997 - 489 mots

Les premiers travaux du réaménagement de la Manufacture des Gobelins, à Paris, commenceront en avril. Au programme, de nouveaux ateliers, la réhabilitation des bâtiments, un espace d’exposition... Un plan de cinq ans doit redonner son lustre à une institution négligée depuis plusieurs dizaines d’années.

PARIS - La réhabilitation des Gobelins est en marche. Finies les tergiversations sur l’avenir du site, oubliés les plans de délocalisation : la vénérable manufacture parisienne, où sont tissées des tapisseries depuis le XVIIe siècle, continuera à vivre et à créer. Les activités vont être redistribuées entre les différents bâtiments du site. Pour commencer, les ateliers gagneront des locaux modernisés, chauffés et aérés. Un déménagement qui aura l’avantage de libérer les bâtiments "nobles" de la façade sur l’avenue des Gobelins, "provisoirement" occupés depuis cinquante ans. Il abriteront une galerie d’exposition. La première tranche de travaux débutera en avril. Pour 13 millions de francs, une partie des métiers de haute lisse – la nappe des fils y est disposée de façon verticale – regagnera l’atelier Nord, après réfection totale. Le retour est historique, puisque ce bâtiment avait accueilli les premiers lissiers en 1662, lors de la création de la Manufacture. Le reste des ateliers rejoindra ensuite l’aile voisine, actuellement en fort piteux état. Cette deuxième phase doit être engagée au printemps 1998. Dix-huit mois de travaux sont nécessaires, pour un coût de 22 millions de francs.

Les études d’aménagement de la future Galerie nationale des Gobelins seront lancées en 1998. Cette vitrine de la Manufacture occupera les bâtiments de l’ancien musée, actuellement fermé. Elle aura pour vocation de présenter les collections et les créations contemporaines des manufactures de l’État et du Mobilier national, et de contribuer à une meilleure connaissance des métiers œuvrant sur le site. Le montant des aménagements est estimé entre 35 et 50 millions de francs, selon l’ambition de la muséographie choisie. Ouverture prévue, si tout va bien, au tout début des années 2000. Au-delà de ces opérations, une rénovation radicale est nécessaire pour l’ensemble du petit village qu’est la Manufacture. Par exemple, une bonne partie des 64 logements de fonction du site est hors normes.

Les cours et les jardins doivent eux aussi faire l’objet de soins particuliers. La restructuration des Gobelins devrait donc au total coûter une petite centaine de millions de francs au ministère de la Culture, à engager sur cinq ans. Pour l’heure, l’État a engagé le tiers de la somme. Le projet est maintenant sur les rails. Au gouvernement, c’est du côté de la Justice que les Gobelins trouvent leur avocat le plus passionné. Jacques Toubon, garde des Sceaux, s’intéresse de fort près au dossier en tant que maire du XIIIe arrondissement de Paris, où est située la Manufacture... Il avait contribué à la maintenir sur place, lors de son passage rue de Valois entre 1993 et 1995. Et il entend bien que tout le quartier profite du prestige retrouvé de l’institution. Les Gobelins attendent déjà les touristes.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°34 du 1 mars 1997, avec le titre suivant : Renaissance des Gobelins

Tous les articles dans Actualités

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque