… Mais se montre plus conciliant à l’égard des dations

L’hostilité du gouvernement semble fléchir

Le Journal des Arts

Le 13 février 1998 - 398 mots

La récente acceptation de plusieurs dations semble indiquer une attitude plus conciliante du gouvernement anglais. Des œuvres d’une valeur de 3 millions de livres sterling (30 millions de francs), reçues en paiement d’impôts, sont ainsi venues enrichir les collections nationales.

LONDRES (de notre correspondante). En décembre, des œuvres d’une valeur de plus de 3 millions de livres sterling ont été acceptées en dation par l’État britannique. Elles comprennent quatre ta­bleaux – deux Monet, un Mo­digliani, un Bonnard (en règlement d’impôts de 2,17 millions de livres), et le portrait de la famille Cobbold par Gainsborough (im­pôts de 210 000 livres) ; des documents d’archives relatifs à la famille Throckmorton (impôts de 154 000 livres) et une enluminure de manuscrit par Simon Bening (impôts de 70 000 livres). Ce sont les premières œuvres acceptés en dation depuis mars 1997, et cette décision a certainement reçu le soutien du ministre des Arts Mark Fisher et du gouvernement travailliste dans son ensemble. La valeur totale des dations au cours de la dernière année fiscale se montait à 1,47 million de livres seulement (14,7 millions de francs). Selon l’agent artistique Robert Holden, “le sentiment général est que le gouvernement était peu enclin à accepter des dations. Il a voulu donner l’impression que cette option demeurait ouverte alors que, dans les faits, elle n’a pas fonctionné de façon satisfaisante”. Bien que les demandes aient été traitées aussi vite et aussi équitablement que possible par la Commission des galeries et musées, il semblerait qu’elles soient restées bloquées au département du Sport, des Médias et des Arts (l’ancien “département du Patrimoine national” sous le précédent gouvernement), qui ne voulait sans doute pas affronter le Trésor sur ce point. Les estimations et les recommandations de la commission – obtenues par l’intermédiaire d’experts indépendants – ont été remises en cause par des fonctionnaires du gouvernement peu au fait du marché de l’art. Les délais de traitement des demandes ont été exagérément longs, jusqu’à trois ans dans certains cas. Présentées en décembre 1995, celles qui concernaient les tableaux de Monet, Modigliani et Bonnard, viennent d’être acceptées. Pour le portrait de la famille Cobbold par Gainsborough, la demande avait été faite en janvier 1996. Si, en dépit de la recommandation de la Commission des galeries et musées, une demande est rejetée, le propriétaire de l’œuvre proposée en dation doit acquitter des intérêts sur le montant de ses impôts en souffrance.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°54 du 13 février 1998, avec le titre suivant : … Mais se montre plus conciliant à l’égard des dations

Tous les articles dans Actualités

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque