La France débat urbi et orbi

Monde. Il n’y a pas qu’en France où la « société civile » est appelée à prendre la parole. Le 31 janvier, des milliers de francophones sont invités à écouter et à échanger avec les participants au cours d’une centaine d’événements organisés dans 120 villes et 70 pays, parmi lesquels bien sûr la France. La Nuit des idées, dont ce sera la 4e édition, est une initiative du ministère des Affaires étrangères, coordonnée par l’Institut français.

Déclinant le concept de la Nuit du patrimoine ou de la Nuit de la musique, la manifestation s’en éloigne cependant en ce qu’elle se déroule surtout à l’étranger, sous l’égide de la France et de son réseau culturel. Elle porte ici la marque de son initiateur et épouse l’importance des Alliances et instituts culturels, laquelle coïncide avec l’influence française. On recense plusieurs soirées en Afrique du Nord et équatoriale, en Europe et en Amérique du Nord, nettement moins en Asie et en Amérique du Sud.

La thématique 2019, « Face au présent », est volontairement large afin de permettre à chaque discipline de s’exprimer : politique, économie, société… À Abidjan (Côte d’Ivoire) il sera question des femmes de pouvoir, à Hongkong d’architecture (un sujet qui ne déplaira pas aux autorités locales), tandis qu’à Paris, à l’École normale supérieure, les participants pourront défendre un projet européen dans une forme de Parlement.

« Puisse cette Nuit des idées 2019 donner un large écho aux voix qui s’élèvent contre la résurgence des populismes. Puisse-t-elle montrer la puissance de la réflexion et de l’argumentation pour contrer la prolifération des fausses nouvelles », appelle de ses vœux Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Pas sûr que l’écho parvienne jusqu’aux régimes autoritaires et populistes qui se sont emparés d’une partie de la planète.