États-Unis - Justice

Inigo Philbrick condamné à sept ans de prison pour escroquerie 

Par Paul Bérat · lejournaldesarts.fr

Le 25 mai 2022 - 352 mots

NEW YORK / ÉTATS-UNIS

Le marchand d’art utilisait le schéma classique de la pyramide de Ponzi et vendait deux fois les œuvres. 

Le jeune marchand d’art américain Inigo Philbrick (34 ans) vient d’être condamné à sept ans de prison (contre dix requis) pour escroquerie. Celui que certains surnomment le « Madoff de l’art » avait plaidé coupable dès l’ouverture de son procès à New York en novembre dernier. 

Accusé d’une des « fraudes les plus impressionnantes de l’histoire du marché de l’art », Inigo Philbrick s’est livré, pendant près de dix ans, à une escroquerie à la Ponzi : il payait ce qu’il devait à ses premiers investisseurs avec l’argent versé par les derniers investisseurs. Il vendait également à des collectionneurs des œuvres (Christopher Wool ou Bernard Stingel) déjà cédées à d’autres amateurs. Le tout à grand renfort de documents et de contrats falsifiés. 

« Vanité et cupidité… J’ai essayé de mener une vie qui n’était pas vraie ». Le marchand d’art a ainsi essayé d’expliquer son comportement pendant le procès. Par la suite, il a présenté ses excuses aux victimes. Puis il a déclaré que sa condamnation tournait une page de sa vie. 

Le montant de la fraude est estimé à 86 millions de dollars. L’ex-marchand d’art se dit prêt à tout rembourser. On ignore encore comment il compte s’y prendre. Par ailleurs, il s’engage à rendre deux œuvres d’art à leurs propriétaires. Mais qu’en sera-t-il des autres œuvres qu’il a vendues ? Les enquêteurs auraient déjà reçu seize demandes de restitution. Certaines d’entre elles pourraient ne jamais aboutir, a déclaré le bureau du procureur du tribunal de Manhattan. 

Avant de se retrouver en prison, Inigo Philbrick était connu pour son expertise en art contemporain. Propriétaire de deux galeries, l’une à Londres et l’autre à Miami, il était souvent sollicité par les maisons de ventes aux enchères. Ce n’est qu’en 2019 que tout a basculé. La société Fine Art Partners, avec laquelle il travaillait depuis 2014, a fini par se rendre compte de la supercherie et décidé de le poursuivre en justice. Après s’être enfuit au Vanuatu, il a été rattrapé par la police américaine puis déféré devant la justice de New York.

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