Un tableau de Modigliani a permis l’arrestation du criminel serbe Goran Hadzic

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 22 juillet 2011 - 376 mots

KRUSEDOL (SERBIE) [22.07.11] – Un tableau du peintre italien Amadeo Modigliani réalisé en 1918 aura permis l’arrestation en juillet 2011 du dernier fugitif serbe, Goran Hadzic. Retrouvée lors d’une perquisition au domicile d’un proche, l’œuvre d’art qui appartenait à Goran Hadzic a conduit les enquêteurs jusqu’au criminel.

L’arrestation de l’un des plus grands criminels du XXe siècle a été rendue possible, selon Le Figaro, grâce à un tableau de Modigliani. C’est ce qu’affirme en juillet 2011 Vladimir Vukcevic, le procureur serbe pour les crimes de guerre, après que les autorités de son pays ont retrouvé Goran Hadzic. Ce dernier, qui fut autrefois responsable des Serbes de Croatie, possédait le « Portrait d’un homme », dont la valeur est estimée à plusieurs millions d’euros. Les autorités le soupçonneent de l'avoir volé pendant la guerre en Croatie au début des années 90. Or, en décembre 2010, lorsque cette toile fut découverte chez l’un de ses proches les enquêteurs apprirent que Goran Hadzic cherchait à la vendre pour pouvoir financer sa fuite. « C’était un signe que Hadzic manquait d’argent. Alors nous avons suivi cette piste », précisera plus tard le procureur.

Le 20 juillet 2011, Goran Hadzic a été arrêté par les autorités serbes. Après huit années de recherches, il a été retrouvé dans une forêt de Fruska Gora, près de Krusedol, à une centaine de kilomètres au nord de Belgrade.

Les faits qui lui sont reprochés remontent au début des années 1990. A cette époque, Goran Hadzic est le président de la République serbe de Krajina, un Etat autoproclamé créé en Croatie pendant la guerre. Selon son acte d’inculpation, son objectif était « l’expulsion définitive d’une majorité de la population croate et non-serbe » de cette République. A cette fin, plus de 27 000 civils ont été déportés.

Mais, en 2004, lorsque le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie retient contre lui quatorze chefs d’accusation, notamment celui de crimes contre l’humanité et celui de crimes de guerre, Goran Hadzic disparaît. Il ne répondra jamais aux appels des autorités serbes.

L’arrestation de Goran Hadzic intervient deux mois après celle de Ratko Mladic, l’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie. Le président serbe Boris Tadic a affirmé que Belgrade avait rempli « ses devoirs légaux ainsi que ses devoirs moraux » et pourra désormais candidater à l’Union européenne.

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Goran Hadzic - © photo Christian Maréchal - 1992 - Licence CC BY-SA 3.0

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