Art contemporain - Histoire

Paris-12e

Un siècle d’immigration italienne

Palais de la Porte Dorée, Musée national de l’histoire de l’immigration Jusqu’au 10 septembre 2017

Par Colin Cyvoct · L'ŒIL

Le 23 mai 2017 - 318 mots

S’il est un thème passionnant et sensible, c’est bien celui de l’immigration, évoquant ces femmes, hommes et enfants qui, pour de multiples raisons, quittent leur pays et deviennent des exilés.

Le Musée de l’histoire de l’immigration – pourquoi ne s’appelle-t-il pas Musée de l’histoire des immigrations, tant les réalités migratoires revêtent des formes toujours différentes ? – porte un riche regard historique et culturel sur l’immigration transalpine en France. Alors que l’unité politique italienne émerge avec la proclamation du royaume d’Italie en 1861, un considérable mouvement migratoire s’amorce : en un siècle, vingt-six millions d’Italiens quitteront la Péninsule. Plus de la moitié gagnent les Amériques, mais, après les États-Unis d’Amérique du Nord et l’Argentine, la France reste leur troisième destination. Ils constituent la première nationalité étrangère de l’Hexagone au début du XXe siècle, atteignant 20 % de la population des Alpes-Maritimes et un quart de la population marseillaise en 1911. Ils seront plus de 800 000 répartis sur tout le territoire au début des années 1930. Cette exposition valorise la diversité des regards sur cette aventure humaine, politique et économique faite de passion et de partage, mais aussi de violence. Sont évoqués les « Vêpres marseillaises », du 17 au 21 juin 1881, durant lesquelles la « chasse aux Italiens » causa trois morts et vingt et un blessés, et les affrontements du 16 août 1893 à Aigues-Mortes, qui firent huit morts et plus de cinquante blessés. En contrepoints dynamiques et positifs, mis en valeur par une scénographie aérée alternant documents, films, photographies, œuvres d’art contemporaines et historiques, les multiples apports culturels, artistiques, gastronomiques et sportifs venus d’Italie entre 1860 et 1960 sont chaleureusement présentés. Les œuvres de Giulia Andreani, née en 1985 à Venise, arrivée en France en 2008, ponctuent le parcours. Portraits d’antifascistes ayant gagné l’Hexagone, fermiers et raboteurs, cireurs napolitains et publicité Campari, ses aquarelles réinterprètent avec une vive sensibilité des images mythiques d’un « peuple qui fit aussi la France ».

 

« Ciao Italia ! Un siècle d’immigrationet de culture italiennes en France(1860-1960) »,
palais de la Porte Dorée, Musée national de l’histoire de l’immigration, 293, avenue Daumesnil, Paris-12e, www.histoire-immigration.fr

 

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°702 du 1 juin 2017, avec le titre suivant : Un siècle d’immigration italienne

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