Un Rodin transalpin

Par Isabelle Manca · L'ŒIL

Le 29 août 2017 - 215 mots

Une fois encore, les éditions Mare & Martin s’illustrent par une publication remarquable et hors des sentiers battus.

Parmi le florilège d’ouvrages parus à l’occasion du centenaire de la disparition du démiurge, cet opus tiré d’une thèse n’est pas le plus facile, loin s’en faut, mais il est assurément l’un des plus novateurs par son approche. L’auteure nous raconte ainsi une histoire peu connue de ce côté-ci des Alpes : les relations entre Rodin et l'Italie. Bien sûr, on sait la passion du sculpteur pour l’Antiquité et le culte absolu qu’il vouait à Michel-Ange et à Dante, mais qui connaît, en revanche, ses liens avec la création transalpine de son temps et les musées de la Botte ? Or, ce pan de sa carrière est tout sauf anecdotique, car, entre 1876 et 1912, le maître de Meudon a effectué pas moins de quinze voyages dans la Péninsule et orchestré avec brio sa communication et sa réception critique et institutionnelle. De plus, son influence stylistique et théorique a irrigué la scène italienne pendant un demi-siècle. C’est ce versant insoupçonné et passionnant de sa carrière que Barbara Musetti retrace tout en analysant avec finesse les stratégies de Rodin. Pointu mais jamais aride, ce livre copieusement documenté et illustré est clairement appelé à devenir un ouvrage de référence.

Barbara Musetti, Rodin vu d’Italie,Mare & Martin, 556 p, 38 €.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°704 du 1 septembre 2017, avec le titre suivant : Un Rodin transalpin

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