Émirats arabes unis - Musée

Un rapport commandé par Abou Dhabi constate une amélioration des conditions de travail sur ses chantiers

Par Julie Paulais · lejournaldesarts.fr

Le 4 février 2016 - 510 mots

ABOU DHABI (EMIRATS ARABES UNIS) [04.02.16] – Le rapport qui s’appuie sur des entretiens avec les ouvriers met en avant des indicateurs qu’il juge pertinents. Une réponse aux critiques de l’ONG Gulf Labor.

La Société d'investissement et de développement touristique (TDIC), le plus grand promoteur immobilier à Abou Dhabi, a publié son quatrième rapport de surveillance annuel sur les pratiques d’emplois relatifs aux projets sur l’île de Saadiyat.

Créée en 2006, la TDIC est entièrement détenue par l’Autorité du tourisme et de la culture d’Abou Dhabi. Elle supervise entre autres les nombreux chantiers en cours sur l’île naturelle de Saadiyat, dont ceux du Musée National Zayed, du Louvre Abou Dhabi et du Musée Guggenheim.

L’étude a été réalisée par PricewaterhouseCoopers (PwC) Abu Dhabi et repose sur 880 entretiens passés auprès de travailleurs originaires de cinq pays choisis de manière aléatoire. Elle examine la conformité des maîtres d’œuvres et des sous-traitants à la Politique relative aux pratiques d’emploi (PPE) de la TDIC, qui s’appuie sur les pratiques d’excellence internationale. Pour l’année 2015, une nette amélioration des conditions des travailleurs migrants ainsi qu’un renforcement de leur protection ont été constatés par PwC.

Parmi les points les plus importants, le rapport souligne que 100 % des travailleurs possédaient une couverture médicale, 100 % étaient en possession de leur passeport ou l'avaient volontairement remis à leur employeur pour qu’il soit conservé en sûreté, 100 % des travailleurs de longue durée étaient hébergés dans le village des travailleurs et 75 % d’entre eux se disaient « Satisfaits » de la qualité des installations du complexe, enfin 99 % des travailleurs avaient signé un accord d'affectation de site dans leur langue maternelle, contenant le détail de leur rémunération et de leurs conditions de travail.

« Ce sont des questions d’une importance essentielle pour la TDIC, et nous avons travaillé dur toutes ces années pour renforcer l’application des mesures auprès des maîtres d’œuvre et des sous-traitants », a ainsi déclaré Ali Majed Al Mansoori, président du conseil de la TDIC.

La Politique relative aux pratiques d’emploi renforcée a seulement été introduite en août 2015, après les polémiques à répétition sur les conditions de travail sur les chantiers d’Abou Dhabi, relancées par le décès en juin 2015 d’un travailleur pakistanais sur le chantier du Louvre Abou Dhabi. Créé en 2010, le collectif d’artistes Gulf Labor s’est particulièrement mobilisé l’année dernière pour interpeller les musées sur ces questions, en envoyant une lettre ouverte au Louvre en juillet ou encore en manifestant en mai au Solomon R. Guggenheim Museum de New York, contraint de fermer pendant plusieurs heures.

Dans un rapport sur les conditions de travail à Abou Dhabi publié en 2014, le collectif Gulf Labor avait pointé du doigt le surendettement de la plupart des ouvriers, dû à des « frais de recrutement » que les salaires trop bas ne permettent pas de rembourser. Le rapport de PwC a souligné qu’il existait bien quelques cas de travailleurs ayant dû verser des frais de recrutement dans leur pays d’origine, mais précise que les maîtres d’œuvre ont été sanctionnés par la TDIC.

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Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du Développement international, avec l'architecte Jean Nouvel lors de leur visite du chantier du futur Louvre Abou Dhabi sur l'île de Saadiyat aux Emirats Arabes Unis, 18 janvier 2016 © photo KARIM SAHIB / AFP

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