Musée

Un musée pour la gendarmerie nationale pour faire connaître une institution méconnue

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 17 décembre 2015 - 563 mots

MELUN (SEINE-ET-MARNE) [16.12.15] - Chargé de réprimer la Commune, attraper les déserteurs ou garder les camps d'internement, le gendarme n'a pas toujours eu le beau rôle. A Melun, le tout nouveau Musée de la gendarmerie nationale veut faire connaître « dans tous ses aspects » cette institution, méconnue malgré sa proximité avec les citoyens.

Depuis 1946, il existait bien un musée de la gendarmerie à Melun, mais ses collections, nichées au sein de l'École des officiers de la gendarmerie nationale, étaient si confidentielles qu'elles n'attiraient pas plus de 3.000 visiteurs par an.

Logé dans un ancien bâtiment de caserne, le nouveau musée, inauguré jeudi par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, affiche une autre ambition: celle d'"ouvrir les portes de l'institution au grand public", explique sa directrice, le capitaine Elinor Boularand.

"Le visiteur n'aura pas besoin d'aller dans une brigade pour porter plainte ou d'être témoin dans une affaire pour rencontrer les gendarmes", ajoute la jeune femme.

Témoin de cette volonté d'ouverture, la façade est ornée d'une extension en verre sur laquelle a été reproduite une plaque de ceinturon géante, marquée de l'emblème de la gendarmerie, la grenade enflammée.

Depuis son ouverture au public début octobre, 6.500 visiteurs ont poussé la porte de ce musée situé en Seine-et-Marne, à 45 km au sud-est de Paris. "Beaucoup de seniors, de grands-parents le mercredi", mais aussi des passionnés qui ont traversé la France pour découvrir ses collections, soit 30.000 objets, documents et photographies, dont 2.000 sont exposés sur trois étages.

- Du bicorne au GIGN -

En son coeur, une vitrine suspendue de 18 mètres de long sur 8 mètres de haut, remplie sur 3 niveaux de 44 mannequins de gendarmes et gendarmettes et de 13 chevaux, une sorte de "galerie de l'évolution" des costumes, uniformes et équipements de cette Arme depuis sa création au XIVe siècle jusqu'à nos jours.

Le parcours muséographique suit l'ordre chronologique, de sa constitution comme police militaire pendant la guerre de Cent ans à la Révolution française; puis de l'époque contemporaine (1791, date d'attribution du nom de "gendarmerie nationale") aux années récentes, en passant par la Commune, les deux guerres mondiales, les conflits liés à la décolonisation ou Mai 68.

Une salle fait la part belle à la figure du gendarme, très largement représentée dans l'imagerie populaire, reconnaissable à son bicorne, ses moustaches ou ses bottes. Des marionnettes de Guignol sont présentées; on reconnaîtra aussi à sa tenue beige le célèbre gendarme de Saint-Tropez, popularisé par Louis de Funès.

Parmi les autres pièces de collection, on notera les menottes et le revolver du lieutenant qui a arrêté Jules Bonnot ou la carabine de Gaston Dominici.

Le dernier volet de l'exposition permanente, thématique, présente l'organisation de la gendarmerie nationale, ses différentes missions (administratives, judiciaires, militaires) et ses formations spécialisées, comme le GIGN (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale).

Depuis les attentats de janvier, qui ont vu le GIGN mener l'assaut contre les frères Kouachi à Dammartin-en-Goële, à 70 km au nord de Melun, la gendarmerie, tout comme la police ou l'armée, bénéficie d'un regain de popularité. "Pour la première fois, des gendarmes ont été applaudis dans la rue", rappelle la directrice.

De quoi faire oublier les "aspects négatifs" de son histoire, de la répression de la Commune à la surveillance des camps d'internement de juifs en passant par la traque des déserteurs pendant la guerre de 14-18, rapidement évoqués par l'exposition.

Thématiques

Tous les articles dans Patrimoine

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque