Un faussaire hollandais condamné à cinq ans de prison en Allemagne

Par Isabelle Spicer (Correspondante à Berlin) · lejournaldesarts.fr

Le 24 juillet 2015 - 379 mots

BERLIN (ALLEMAGNE) [24.07.15] - Pendant le procès, Robert Driessen a reconnu être l’auteur de plusieurs centaines de faux Giacometti, au sein d’un réseau de faussaires qui avait été démantelé en 2009.

Le tribunal de Stuttgart a prononcé une peine de prison de cinq ans et trois mois à l’encontre de Robert Driessen, sculpteur hollandais âgé de 56 ans. Selon le Stuttgarter Zeitung, celui-ci aurait produit 1 300 faux Giacometti, soit plus d’œuvres que l’artiste lui-même. Les sculptures étaient assorties d’une fausse signature et d’un tout aussi faux sceau de fonderie. Les dommages financiers liés à ce trafic s’élèveraient à au moins 4,75 millions d’euros.

Le réseau de faussaires avait été démantelé en 2009 à Mayence. La tête pensante du réseau, qui se faisait passer pour le « comte du Saint-Empire de Waldstein » a été condamnée en 2011 à neuf ans de prison ; un marchand d’art de Mayence avait lui écopé d’une peine de sept ans en compagnie d’autres complices également inculpés. Le « comte » proclamait avoir été un ami de Diego Giacometti, le frère de l’artiste, et avoir découvert un trésor caché de sculptures lui ayant appartenu. Il avait produit de faux certificats d’authenticité et publié plusieurs livres sur l’artiste.

Seul manquait à l’appel le créateur des fausses sculptures : Robert Driessen vivait en Thaïlande depuis 2004, où il tenait un restaurant. Il a été interpelé l’année dernière à l’aéroport d’Amsterdam lors d’un voyage dans son pays d’origine. Le faussaire a reconnu dès le début du procès être l’auteur des faux Giacometti mais il a déclaré ne pas avoir participé au trafic lui-même, et ne pas en avoir profité outre mesure financièrement, se contentant de produire les œuvres. Il savait toutefois que les œuvres étaient destinées à circuler sur le marché de l’art en tant qu’originaux. La peine de prison prononcée à son encontre est proche de celle de six ans dont a écopé le faussaire Wolfgang Beltracchi.

Sur son site web, Robert Driessen explique qu’il est devenu au fil des vingt dernières années « un des faussaires d’art les plus couronnés de succès au monde », se vantant d’avoir floué musées, galeries et maisons de ventes aux enchères. Pour quelques milliers d’euros, il vend sur son site des reproductions originales de Giacometti, désormais signées Driessen.

Légendes photos

- Portrait de Robert Driessen
- Robert Driessen, Small walking man, 32 x 24 cm
Photos driessenart.com

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