Royaume-Uni

Surprise et prudence à Calais après l’annonce de l’envoi de matériaux de construction par Banksy

Par Julie Paulais · lejournaldesarts.fr

Le 1 octobre 2015 - 334 mots

CALAIS (NORD-PAS-DE-CALAIS) [01.10.15] – Le lendemain de la fermeture de son parc Dismaland, l’artiste britannique sensible depuis longtemps au sort des migrants avait indiqué que des matériaux seraient envoyés à Calais pour construire des abris. Une décision prise sans avoir consulté la mairie ou les associations locales d’aide aux migrants, qui demeurent sceptiques.

A la fermeture de son parc à thème Dismaland dimanche dernier, l’artiste britannique Banksy avait indiqué sur son site Internet que les matériaux ayant servi à la construction, le bois et les accessoires notamment, seraient envoyés à la « jungle » de Calais pour aider à bâtir des abris pour les migrants. Un geste accueilli avec étonnement et circonspection par les associations d’aide aux migrants et la maire de Calais, Natacha Bouchart, indique La Voix du Nord.

Natacha Bouchart a en effet signalé qu’elle n’avait eu aucun contact avec l’artiste avant cette annonce, de même que les directeurs de deux associations, La Vie Active et l’Auberge des migrants.

Stéphane Duval, directeur de l’association La Vie Active qui gère le centre d’accueil de jour Jules-Ferry, a d’ailleurs regretté le manque de coordination autour du déferlement de dons qui arrive chaque week-end à Calais, ce qui provoque d’après lui énormément de gaspillage. « Le problème c’est que dans quelques mois quand tout sera retombé, on va être confronté à des manques alors qu’on aurait pu mettre des choses de côté », a-t-il expliqué.

L’Auberge des migrants a souligné également que, malgré les intentions louables de l’artiste, tous les matériaux n’étaient pas bons à prendre : « si c’est du bois pour construire et que ça rend l’endroit intéressant d’accord, mais il ne faut pas que ça devienne un dépotoir ».

La maire de Calais rappelle quant à elle « que l’État s’est engagé à construire, d’ici janvier, une zone d’attente dont le fonctionnement serait encadré. Par conséquent, c’est à l’État que revient la gestion de ce type de situations. Néanmoins, le terrain restant municipal, il faudra des autorisations sous peine de démantèlement ».

Légende photo

Dismaland servira de refuge au migrants établis à Calais © http://www.dismaland.co.uk/

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