Justice

Suisse/Monaco : un député veut la mise sous séquestre des biens de l'homme d'affaires Yves Bouvier

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 18 mars 2015 - 366 mots

GENEVE (SUISSE) [17.03.15] - Un député du canton de Genève a demandé mardi la mise sous séquestre des biens de l'homme d'affaires genevois Yves Bouvier, inculpé à Monaco pour escroquerie et blanchiment au détriment d'un oligarque russe.

Dans une lettre ouverte envoyée aux autorités fiscales cantonales et dont l'AFP a reçu une copie, le député cantonal Rémy Pagani (gauche) leur demande "d'envisager sérieusement un séquestre fiscal sur les avoirs de M. Yves Bouvier en Suisse", à l'instar de ce qui a déjà été fait à Singapour où l'homme d'affaires est résident, et à Hong Kong.

Selon le député, il se pourrait que toutes les transactions effectuées par M. Bouvier aient échappé à l'impôt à Genève.

"L'enjeu de cette affaire porte sur plusieurs millions de francs suisses" (autant en euros), a-t-il indiqué.

Placé en garde à vue fin février à Monaco, puis libéré sous contrôle judiciaire, M. Bouvier est soupçonné d'avoir surfacturé des toiles de maîtres pour un préjudice chiffré en dizaines de millions de dollars.

L'affaire concerne les profits réalisés lors de ventes de tableaux à l'oligarque russe Dmitri Rybolovlev, domicilié à Monaco, et président du club de football AS Monaco.

M. Pagani cite notamment le cas d'un tableau de Modigliani, appelé "Nu couché au coussin bleu", vendu pour 180 millions de dollars, soit près du double du prix d'achat.

Patron de la société genevoise Natural Le Coultre, spécialisée dans le stockage et le transport d'oeuvres d'art, M. Bouvier est accusé d'escroquerie par deux sociétés liées à M. Rybolovlev.

Dans une récente interview au journal suisse Le Temps, Yves Bouvier expliquait avoir vendu en une dizaine d'années une quarantaine d'oeuvres majeures à Dmitri Rybolovlev ou ses sociétés pour une valeur totale d'environ 2 milliards de francs suisses (1,87 milliard d'euros).

Pour le clan russe, Yves Bouvier intervenait comme intermédiaire dans l'acquisition des oeuvres et avait droit à ce titre à une commission de l'ordre de 2% sur le prix de vente. Mais, écrivent les plaignants, Yves Bouvier "s'est servi très copieusement sur le prix de vente" et aurait empoché beaucoup plus.

Yves Bouvier a expliqué n'avoir jamais agi en tant qu'intermédiaire, mais seulement en tant que marchand d'art. "J'assume parfaitement avoir fait des plus-values", a-t-il déclaré.

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Genève, Suisse © Photo Yann - 2009 - Licence CC BY-SA 4.0

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