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Succession d’Alfred Pacquement : deux pour le prix d’un

Par Jean-Christophe Castelain · lejournaldesarts.fr

Le 12 novembre 2013 - 354 mots

PARIS [12.11.13] - Dans un surprenant mouvement tactique, Catherine Grenier a constitué un tandem avec Laurent Le Bon pour tenter d’inverser une décision qui serait plutôt favorable à Max Hollein.

Catherine Grenier, directrice adjointe du Musée national d’art moderne et Laurent Le Bon directeur du Centre-Pompidou Metz ont annoncé lundi 11 novembre au journal Le Monde qu’ils briguaient dorénavant ensemble le poste que doit bientôt libérer Alfred Pacquement. Cette procédure inhabituelle ressemble à une ultime tentative pour tenter d’emporter une décision que l’on dit favorable à Max Hollein, le directeur de la Schirn Kunsthalle de Francfort.

C’est une initiative inhabituelle (le duo Bourriaud/Sans au Palais de Tokyo n’a pas fait beaucoup d’émules) autant qu’étrange. Elle acte d’abord la fin des espoirs de Catherine Grenier qui s’est résolue à faire appel in extremis à Laurent Le Bon qui n’était pas jusqu’alors candidat. Elle suggère ensuite qu’il faut au moins un duo de conservateurs français pour faire poids avec l’autrichien Max Hollein. On voit mal enfin, pourquoi Alain Seban qui voulait profiter du remplacement d’Alfred Pacquement pour rééquilibrer les pouvoirs à son profit, accepterait de composer avec deux fortes personnalités, dont l’une au moins (Laurent Le Bon) n’est pas en meilleurs termes avec lui.

En se raidissant ainsi, et dans l’hypothèse d’un échec, la directrice adjointe prend aussi le risque de créer les conditions d’un mauvais climat de travail avec un Max Hollein devenu directeur du MNAM. De son côté Laurent Le Bon, va avoir bien du mal à expliquer à son conseil d’administration et à ses équipes pourquoi après avoir été renouvelé l’an dernier, il souhaite à tout prix quitter Metz. Il était également en lice pour le remplacement d’Henri Loyrette au Louvre au printemps dernier.

Si la ministre de la culture est finalement sensible à cette mobilisation de deux professionnels réputés et se résout à leurs donner les clefs du MNAM, le microcosme parisien suivra avec intérêt un attelage débridé entre deux conservateurs très différents qui souhaitent détricoter l’héritage de leur prédécesseur et un président hostile. Autre bénéfice de cette double nomination, leurs salaires cumulés ne dépasseraient pas les prétentions de Max Hollein. Imparable.

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