François Fillon inaugure le MuséoParc consacré à la bataille d'Alésia

Par Doriane Lacroix Tsarantanis · lejournaldesarts.fr

Le 26 mars 2012 - 572 mots

ALISE-SAINTE-REINE (CÔTE-D’OR) [26.03.12] – Le Premier ministre, accompagné du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, a inauguré le MuséoParc d’Alésia. Pour François Sauvadet, ministre de la Fonction publique et président du conseil général de Côte-d'Or, ce site a pour vocation « de rendre compréhensible un évènement majeur de l'histoire de France dont il ne reste pas grand-chose ».

Le MuséoParc ouvre ses portes officiellement le 26 mars 2012, mais les premiers visiteurs, officiels et invités, ont découvert le site en avant-première le 22 mars. La création du site est liée à un mythe fondateur de la nation française, celui du siège de Vercingétorix par les troupes de César en l'an 52 av. J.-C. François Fillon a ainsi déclaré : « On peut être frappé que ce mythe soit celui d'une défaite. Mais il est des défaites fondatrices, et la nation française trouve dans ce mythe d'Alésia l'image de l'adversité qui l'a si souvent frappée et dont elle s'est toujours relevée ». Le Premier ministre, faisant le lien avec les drames de Toulouse et de Montauban, a ajouté que si « la France vient de loin » et si « nous sommes tous un peu gaulois », il « n'oublie pas tous ceux qui depuis plusieurs siècles ont mêlé leur destin à celui de la Nation ».

La question de la localisation du site d'Alésia, que certains historiens placent plutôt dans le Jura, a aussi été brièvement évoquée. En référence aux controverses, François Fillon a précisé qu’il « existe aujourd'hui un large consensus des historiens » pour situer le site en Côte-d'Or. Danielle Porte, latiniste et historienne, est le chef de file des partisans du site de Chaux-des-Crotenay, dans le Jura. Elle avait annoncé que de récentes photos aériennes prises par caméra laser LIDAR ont donné un « résultat probant », le processus permettant de prendre des photos de la topographie du site sans la végétation et les habitations, de sorte que seul le sol nu soit visible.

Depuis les recherches du professeur André Berthier dans les années 1960, le village du Jura se pose en concurrent du site officiel d'Alésia. Alors que Claude Grapin, conservateur en chef du MuséoParc Alésia, déplore « un discours non renouvelé depuis le Second Empire », pour les directions régionales des affaires culturelles (Drac) de Franche-Comté et de Bourgogne, « le débat n'a plus lieu d'être. La communauté archéologique, en France et à l'étranger, s'accorde à dire qu'Alésia est en Côte-d'Or ».

Ce sont 150 000 visiteurs qui sont ainsi attendus chaque année au Centre d'interprétation. Le bâtiment cylindrique est signé par l'architecte Bernard Tschumi (concepteur du Parc de la Villette à Paris et du récent Musée de l'Acropole à Athènes). Situé au milieu d'une vaste plaine, il est revêtu d'un maillage en bois et vise à placer le public « dans la position de l'assiégeur ». À l'intérieur, dans un décor de béton apparent, les espaces scénographiés proposent une découverte dynamique et interactive du siège d’Alésia, à travers des objets antiques et fac-similés, des films, des maquettes, des bornes multimédia et des reconstitutions de machines de guerre. Au sommet, depuis la terrasse circulaire plantée de bouleaux et de chênes, il est possible d’observer la reconstitution à l'extérieur de deux lignes romaines.

À l’horizon 2016, le MuséoParc Alésia sera complété d’un musée archéologique et de parcours-découverte. Le second pôle du complexe sera situé sur le mont Auxois, non loin de la statue de Vercingétorix, érigée en 1865 par Aimé Millet. L‘équipement, d’un coût total de 52 millions d'euros, devrait ainsi stimuler le développement touristique d’une partie de la Bourgogne moins fréquentée que celle des vignobles.

Légende photo :

Le Premier ministre François Fillon - © Photo : Marie-Lan Nguyen - 2010 - Licence CC BY 3.0 

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