Une pétition pour sauver la « Cathédrale » de Linard

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 30 janvier 2012 - 376 mots

NEUVY-DEUX-CLOCHERS [30.01.12] – Pour défendre la « Cathédrale » de Jean Linard, menacée de disparition, quarante-trois spécialistes de l’art brut ont adressé il y a quelques jours une pétition au ministre de la Culture. Ils demandent à l’État de reconnaître la place de ce type d’œuvres d’art dans notre héritage national.

Les signataires expriment « leur inquiétude ». Ils sont quarante-trois, conservateurs, collectionneurs, critiques d’art ou galeristes, tous spécialistes de l’art brut, singulier et outsider, à avoir adressé il y a quelques jours une lettre à Frédéric Mitterrand. Citant Malraux, selon qui « l’héritage ne se transmet pas, il se conquiert », ils en appellent au ministre de la Culture : c’est à lui de faire en sorte que la Cathédrale de Jean Linard survive à son auteur.

Cette œuvre d’une vie, ensemble monumental composé de matériaux de récupération, de sculptures en terre cuite et de faïences polychromes, est à vendre depuis novembre dernier. L’artiste est décédé en 2010 et sa femme et ses enfants ne peuvent plus en assurer l’entretien.

Or, la Cathédrale a été mise en vente sans aucune clause de préservation de l’œuvre dans son intégralité. Une fois l’acte signé, le nouveau propriétaire pourra en disposer « à sa guise », ce que dénoncent les signataires. Ces derniers demandent au ministre de ne permettre la vente qu’à un acheteur qui s’engagerait à valoriser le site. Ils espèrent faire inscrire ou classer le monument et obtenir une subvention permettant de stopper la dégradation du lieu et d’en autoriser l’accès au public pour une somme abordable. L’idée d’en faire un centre artistique ou un pôle de diffusion dédié à l’art « hors-les-normes » est également évoquée.

Le journal Le Monde dénonçait il y a quelques semaines le triste sort réservé à de nombreux chefs-d’œuvre de l’art brut, coupables de constituer une sous-catégorie de l’art contemporain. Comme la Cathédrale de Linard, la Maison aux coquillages de Bodan Litnianski, dans l’Aisne, est également à vendre et nombreux sont les « mondes imaginaires » dont les jours sont actuellement comptés. C’est pour éviter à l’œuvre de Linard de connaître le même sort que le Village d’art préludien de Chomo, semi abandonné depuis la mort de l’artiste en 1999, que Christian Berst, Laurent Danchin, Hervé Di Rosa et Michel Thévoz ont entre autres apposé leur nom au bas de cette lettre ouverte.

Légende photo

La maison de Jean Linard, qui se trouve sur le même terrain que sa fameuse Cathédrale, dans le village de La Borne (Cher) - © photo Thomas Linard - 2011 - Licence CC BY-SA 3.0 

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