Le marché de l’art en Asie montre des signes d’essoufflement

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 6 octobre 2011 - 445 mots

HONG KONG (CHINE) [06.10.11] - Les résultats des ventes aux enchères de Sotheby’s à Hong Kong en art moderne et contemporain inquiètent les analystes. Certains y voient les premiers signes de l’impact de la crise économique sur le marché de l’art.

En octobre 2011, Sotheby’s organise plusieurs vacations consacrées à l’art chinois du XXe siècle ainsi qu’à l’art contemporain d’Asie. La Chine occupant l’une des principales places du marché de l’art sur la scène internationale, ces ventes sont considérées comme étant révélatrices des tendances de ce secteur d’activité. Or, selon Reuters, leurs résultats manifesteraient quelques signes de faiblesse, à l’heure où les perspectives économiques globales pour les marchés boursiers mondiaux restent bouchées. En d’autres termes, la crise commencerait à toucher aussi le marché de l’art.

Alors que les prix sont demeurés élevés pour les œuvres d’artistes éminents comme Zhang Xiaogang, les œuvres moins recherchées ont eu du mal à trouver preneur. 27 % des œuvres contemporaines et 22,6 % des œuvres du XXe siècle ont été invendues. Plus particulièrement, la vente d’art contemporain a remporté moins de succès qu’en avril 2011, lors de la première dispersion de la collection Ullens. Même si les 91 pièces proposées à la vente présentaient un intérêt moindre, les acheteurs ont également été moins nombreux.

Il y a six mois, la vente des 105 lots de la collection Ullens avait atteint un produit final de 427,2 millions de dollars de Hong Kong (soit près de 38,7 millions d’euros). Avec 100 % des lots vendus, la vente avait triplé son estimation haute. 13 records individuels avaient été enregistrés pour des artistes chinois. Le triptyque Forever lasting Love de Zhang Xiaogang avait alors été remporté pour 7,2 millions d’euros, un record pour une œuvre d’art contemporain chinois. En octobre, le lot phare de la deuxième partie de cette vente est l’œuvre de Zeng Fanzhi intitulée Masque Series 1998 n°26, qui a été vendue 1,9 million d’euros.

« Ce sera la même chose à New York. Les lots les plus importants atteindront des prix fous et les lots moins intéressants se vendront plus difficilement », a déclaré le marchand d’art Edouard Malingue. Mais, ce dernier note tout de même la persistance du pouvoir d’achat élevé des marchands chinois et des syndicats nationaux de placement dans l’art, qui se sont disputés les œuvres majeures.

Quelques jours plus tard, Sotheby’s organisait à Hong Kong une vente de porcelaines chinoises. A cette occasion, un vase impérial s’est vendu pour 168,7 millions de dollars de Hong Kong (soit pour 16,33 millions d’euros). Ce record mondial pour une porcelaine de la dynastie Ming pourrait accréditer l’hypothèse selon laquelle les acheteurs se tourneraient désormais vers des « valeurs sûres ».

Légende photo

Ullens center for contemporary art, Pékin. Créé par Guy Ullens, il est le premier centre artistique privé installé en Chine - © photo Chinnian - 2010 - Licence CC BY-SA 2.0

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