Un monastère bouddhiste en Afghanistan menacé par une compagnie métallurgique chinoise

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 18 avril 2011 - 347 mots

MES AYNAK (AFGHANISTAN) [18.04.11] - Des archéologues français et afghans ont déterré un monastère bouddhiste du Ve siècle à Mes Aynak, au Sud de Kaboul. Ils sont entrés dans une course contre la montre avant que des mineurs chinois n’anéantissent les ruines.

A Mes Aynak, au Sud de Kaboul, des archéologues français et afghans ont découvert un ancien monastère bouddhiste datant du Ve siècle. Il s’agit d’une des plus importantes découvertes du pays. Le bâtiment s’élèverait de 15 mètres et mesurerait 80 mètres sur 40 mètres. Le lieu est pour le moment à moitié caché par un tertre près de la route principale de Kaboul.

Mais les archéologues n’ont que 38 mois pour déterrer tout le site avant que China Metallurgical Group, un groupe minier basé à Pékin, ne commence à creuser. Ce groupe a signé un accord de 3 milliards de dollars avec le gouvernement afghan, soit le plus gros investissement dans le pays jusqu’à maintenant, pour exploiter des mines de cuivre à moins de 1 000 mètres du monastère.

Malgré leur sursis avant le début des travaux miniers, les 16 archéologues espèrent que le site sera complètement mis à jour et que les ministères afghans des Mines et de la Culture protègeront certaines ruines. Philippe Marquis, de la délégation archéologique française en Afghanistan, qui documente les fouilles pour l’Institut national d’archéologie en Afghanistan, garde espoir, selon The Independent. Et même s’il n’y a pas de sursis pour le site, l’équipe espère récupérer le plus d’objets possible afin de les abriter dans un nouveau musée à Kaboul, à coté de trésors comme l’or de Bactrian et les ivoires de Bagram.

Car ce qui se passe à Mes Aynak aura des répercussions dans tout le pays. Cachés sous les montagnes afghanes, des gisements de cuivre, de fer, d’or et de lithium valent des milliards de dollars, selon certaines estimations. Ces exploitations sont par ailleurs encouragées par le Pentagone comme une source de richesse qui pourrait détourner l’Afghanistan de sa dépendance économique. Mais le pays doit trouver la voie entre sauvegarde de son héritage culturel et développement économique.

Légende photo

Le site archéologique, Mes Aynak, détient de nombreuses reliques inestimables de l'histoire Aghane - © D.R.

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