L’Italie bloque l’exportation vers les USA d’une peinture de Bernardo Strozzi spoliée par les nazis

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 2 mars 2011 - 331 mots

LOS ANGELES (ETATS-UNIS) [02.03.11] – Philippa Calnan est l’héritière d’une peinture de « Sainte Catherine d’Alexandrie » de Bernardo Strozzi, acquise par son grand-père Charles A. Loeser, et spoliée par les nazis. Elle réclame son retour vers les Etats-Unis, alors que la justice italienne refuse de délivrer le certificat d’exportation.

L’américaine Philippa Calnan réclame le retour d’un tableau de « Sainte Catherine d’Alexandrie » peint par Bernardo Strozzi au XVIIe siècle. L’œuvre, spoliée par les nazis, faisait partie des nombreux chefs-d’œuvre acquis par son grand-père, new-yorkais de naissance, il y a cent ans. Le Tribunal administratif régional de Lombardie a refusé une nouvelle fois la demande de permis d’exportation de l’héritière, selon le Los Angeles Times.

Charles A. Loeser, étudia l’art à Harvard puis vécu à Florence où il constitua sa collection. A sa mort en 1928, il légua 8 peintures de Cézanne à la Maison Blanche et 262 dessins de maîtres italiens au Musée Fogg, ainsi qu’une trentaine d’œuvres d’art et meubles à la ville de Florence (aujourd’hui conservés au Palazzo Vecchio).

En remerciement, le gouvernement italien autorisa sa famille à exporter les œuvres de sa collection, jusqu’à deux ans après la mort de sa fille Matilda Loeser Calnan. Or, en 1942 une partie des collections de la villa de Loeser furent saisies par le préfet de Florence au titre des lois anti-juives du régime fasciste, avant d’être spoliées par les nazis. La peinture de « Sainte Catherine d’Alexandrie » est inscrite sur la liste des œuvres volées.

En 2009, Sotheby’s retrouve le possesseur de la fameuse peinture et contacte Philippa Calnan. Les autorités italiennes l’autorisent à récupérer son bien, estimé à 700 000 dollars (plus de 500 000 euros) mais un tribunal lui a interdit de faire sortir la toile d’Italie.

Alessandro Pallottino, l’avocat de l’héritière considère la décision du tribunal « injuste » et prépare un appel en Conseil d’Etat. Il confirme aussi que des procédures pénales sont en cours, afin d’identifier le revendeur de l’œuvre à Sotheby’s.

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"Sainte Catherine d'Alexandrie" par Bernardo Strozzi - Photo Philippa Calnan

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