Au Venezuela, le Street Art au service de la propagande politique

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 13 avril 2010 - 390 mots

CARACAS (VENEZUELA) (13.04.10] – De plus en plus de peintures murales et de graffitis sur les murs de la capitale vénézuélienne prennent un aspect politique et promeuvent une idéologie d’Etat. Le New York Times revient sur le phénomène.

Carlos Zarpa, un artiste peintre de 26 ans, n’est pas peu fier de sa ré-interprétation Street art du « David et Goliath » du Caravage, dans laquelle un guerrier saisit la tête coupée de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton. Et quand on l’interroge sur la réaction que pourrait avoir les visiteurs américains dont la principale intéressée, il répond que ses œuvres sont « à prendre ou à laisser » et qu’il reste fidèle à ses idées.

Il en va de même du gouvernement qui soutient les créations de Zarpa et le travail de nombreux artistes de rue, un média qui devient de plus en plus un élément central de la propagande. Le Ministère de la Commune qui a créé les collectifs d’artistes Street Art, finance achats de matériels, subventions, ateliers et cautionne le travail qui affiche des images de plus en plus politisées, allant du slogan aux œuvres graphiques les plus colorées et aux significations plus qu’explicites.

Comme dans toute propagande, la dimension manichéenne est présente. Les images plus ouvertement politiques ont tendance à idéaliser la politique et la personne du Président Hugo Chàvez et à diaboliser Washington, sujet de prédilection de plusieurs artistes.

Une peinture au pochoir près de la Plaza Bolivar dans le vieux centre ville de Caracas représente le président Obama, sourire aux lèvres en tenue de Santa Claus distribuant des missiles étiquetés avec les mots Afghanistan et Irak. Une autre peinture fustige le gouvernement pro-américain d’Alvaro Uribe.

Les différents collectifs de Street Art trouvent dans les rues désertes, les « No Man’s Land » que sont certains quartiers à la tombée de la nuit, un terrain propice pour exprimer leur talent. « Il y a beaucoup de liberté ici pour faire ce que nous voulons » déclare Yaneth Rivas au NY Times, un artiste de la même « brigade » de M. Zerpa qui porte le nom de Communications Liberation Army.

Comme propagande rime le plus souvent avec censure, toutes les représentations murales ne bénéficient pas au Venezuela de l’approbation du gouvernement. Les artistes qui dénoncent les problèmes de la société vénézuélienne, suscitent, au contraire, la réaction plus ou moins brutale des partisans du gouvernement.

Légende photo

la propagande politique - photographe : Luiz Felipe Castro - Licence Creative Common 2.0

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