Le projet d’extension du Whitney Museum de New York divise les membres du conseil d’administration du musée

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 13 avril 2010 - 502 mots

NEW YORK (ETATS-UNIS) [13.04.10] – Le projet d’expansion du Whitney Museum qui prévoit la construction d’un deuxième site suscite des dissensions au sein du conseil d’administration du musée.

Les 45 membres du conseil d’administration du Whitney Museum de New York sont partagés quant à la poursuite et à la conduite du projet d’extension du musée qui envisage la construction et l’ouverture d’un second et nouvel espace pour accueillir les collections du musée, rapporte le NY Times.

D’un côté, la majorité des membres du conseil est favorable au projet de construction défendant l’idée qu’il fait partie intégrante de l’avenir et de la renommée du musée qui accueille une des plus importantes collections d’art américain avec des œuvres de Edward Hopper ou Alexandre Calder.

De l’autre, une poignée de membres, mais parmi lesquels les plus grands mécènes et bienfaiteurs du Whitney et du monde de l’art en général, y compris le président honoraire, M. Leonard A. Lauder – héritier de l’empire cosmétique – considèrent le projet comme une prétention que le musée peut difficilement se permettre, faute de moyens financiers.

Depuis les années 2000, l’institution est aux prises à des problèmes d’espace. Quand elle s’installe dans son bâtiment de l’Upper East Side conçu par Marcel Breuer en 1966, la collection du Whitney comptait 2 000 lots. Aujourd’hui, elle en possède plus de 18 000 et l’espace vient à manquer. Depuis les années 1980, le musée à tenté d’étendre son bâtiment historique et a même fait appel à des architectes de renom comme Renzo Piano ou Rem Koolhas, mais aucun projet ne vit le jour soit en raison du coût, soit de la conception, si ce n’est des deux.

Selon Brooke Garber Neidich, co-présidente du conseil d’administration, le musée a les moyens de mener à terme le projet. L’institution a réussi à lever des fonds nécessaires pour commencer la construction de l’annexe. Elle a également fait appel à d’autres organismes culturels comme la Dia Art Foundation ou encore le Metropolitan Museum of Art, pour envisager d’éventuels partenariats dans lesquels elles pourraient partager les coûts et collaborer sur des expositions. Le musée détient également une allocation substantielle de 55 millions de dollars de la municipalité.

Mais malgré toutes ses assurances, M. Lauder et ses proches restent sceptiques et même s’ils sont minoritaires, leurs voix restent clés. Ces derniers redoutent un scénario similaire à l’American Center de Paris conçu par Franck Gehry qui seulement quatre ans après son ouverture en 1992 a été contraint de fermer ne pouvant plus se permettre les 6 millions de dollars de coûts d’exploitation annuels. La AEA Consulting qui conseille souvent les musées sur les coûts d’exploitations des nouveaux espaces pense également qu’il sera difficile au Whitney d’assurer la gestion des deux pôles.

Lors de sa prochaine réunion en mai 2010, le conseil d’administration devra donc répondre à de nombreuses questions. Le musée a-t-il les fonds nécessaires pour exploiter les deux sites ? Que faire du bâtiment de l’Upper East Side ? Faut-il l’abandonner ou trouver un compromis entre les deux ?

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