Le Philadelphia Art Museum demande un dédommagement pour escroquerie

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 16 mars 2010 - 445 mots

PHILADELHIE (ETATS-UNIS) [16.03.10] – Le musée d’art de Philadelphie réclame 1,5 millions de dollars pour la perte de deux tableaux dans une prétendue affaire d’escroquerie.

Une assignation devant le tribunal, déposée début mars dénonce une affaire d’escroquerie et de fraude qui semble avoir coûté environ 1,5 millions de dollars – soit 1,1 millions d’euros – au Philadelphia Museum of Art selon le site Philly.com.

L’origine du litige remonte à 2006 lorsque les responsables du musée décident de vendre deux œuvres d’artistes américains post-impressionnistes, Maurice Prendergast et Arthur b. Davies. Ils se tournent alors vers Lawrence B. Salander, un marchand d’art connu, spécialisé dans l’art américain du XXe siècle de l’Upper East Side à Manhattan.

En septembre 2006 – quelques semaines après avoir pris possession des deux tableaux – Salander vend le tableau de Prendergast intitulé « Le Port » pour 1,5 millions de dollars à une autre galerie de New York.

Mais il n’informe pas le musée de la vente alors qu’il n’avait qu’un mandat de six mois avec celui-ci. Il prétexta avoir des soucis avec la vente des tableaux et ce n’est qu’en février 2007 qu’il signale au musée qu’un acheteur est prêt à verser 800 000 dollars – 586 000 euros – pour la paire. Le musée accepta l’offre et Salander s’engage alors sur une série de paiements mensuels de 100 000 dollars à compter de mai 2007. Or, aucun règlement ne fut versé.

Parallèlement, Salander a fait l’objet de nombreuses poursuites pour impayés, les vendeurs – artistes ou héritiers – qui lui avaient demandé de vendre leurs œuvres n’ont jamais reçu le solde des transactions. En octobre 2007, une décision de justice condamne la galerie à la fermeture. Quelques jours plus tard, Salander et son épouse se déclaraient en faillite.

Pendant ce temps, la peinture de Davies, « Paysage de montagne » a elle aussi, apparemment, disparu. Le tableau ne figure pas dans l’inventaire de saisie de la galerie de Salander et les enquêteurs n’ont trouvé aucune trace de ce dernier.

Aujourd’hui le musée tente de récupérer l’argent non pas du marchand d’art, mais de sa compagnie d’assurance, Axa Art Insurance Corp., qui protège les œuvres du musée contre les « dommages ou la perte ».

Dans une requête déposée à Manhattan, l’assurance demande l’annulation de la demande du musée. Axa Art Insurance soutient qu’elle protège effectivement les œuvres du musée contre d’éventuels dommages accidentels, mais pas contre les fraudes effectuées par une tierce partie.

Salander qui fait aujourd’hui l’objet de 103 chefs d’accusation pour fraude et contrefaçons risque de voir sa collection vendue aux enchères chez Christie’s International selon Bloomberg. Les recettes de la vente pourraient servir à dédommager les quelque 400 personnes lésées par le marchand d’art.

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