Disparition

Décès du collectionneur et galeriste suisse Ernst Beyeler

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 1 mars 2010 - 395 mots

BÂLE (SUISSE) [01.03.10] – Personnalité reconnue et charismatique dans le monde de l’art et collectionneur parmi les plus importants, Ernst Beyeler est mort jeudi 25 février 2010 à l’âge de 88 ans.

« Sa disparition marque la fin d’une époque » a déclaré, au journal Le Temps, Bernard Mendes Bürgi, directeur du Kunstmuseum de Bâle avant d’ajouter que « c’est la vieille école qui perd un maître ».

Fils d’un employé des chemins de fer suisses, Ernst Beyeler est né le 16 juillet 1921 à Bâle. C’est dans cette ville qu’il entreprend des études d’économie et d’histoire de l’art avant de racheter la boutique d’antiquaire de son patron décédé, où il commence à présenter des artistes modernes.

Il acquiert entre 1956 et 1965 une partie de l’importante collection Thompson de Pittsburgh qui comprend des œuvres de Klee, Cézanne, Monet, Picasso, Matisse, Miró, Mondrian ou encore Giacometti. En 1972, il achète à Nina Kandinsky une centaines de toile, aquarelles et dessins.

Co-fondateur de la foire Art Basel en 1971, co-organisateur jusqu’en 1992, il contribue à faire de cet événement un rendez-vous annuel important du monde artistique.

En 1982 est constituée la fondation qui porte son nom. La collection de la fondation réunit plus de 16 000 œuvres – des trésors de l’impressionnisme aux maîtres de l’art moderne, mais aussi des œuvres d’art africain et océanien – dont 200 sont exposées depuis 1997 dans son propre musée à Riehen construit par l’architecte italien Renzo Piano.

Avec son épouse, Hildy Beyeler, ils organisent de nombreuses expositions temporaires d’artistes modernes qui ont accueilli des oeuvres de Bacon, Klee, Mondrian ou Warhol. Ils se sont aussi engagés dans la protection de l’environnement en créant en novembre 2001 la fondation « L’art pour la forêt tropicale ».

Grâce à son œil incomparable, son goût et ses relations avec les artistes eux-même, il a réuni une collection estimée aujourd’hui à environ 2 milliards de francs suisse soit 1,4 milliards d’euros selon le Swiss Finance magazine Bilanz. La question de la succession du collectionneur reste quant à elle ouverte, les Ernst n’ayant pas eu d’enfants. Il avait commencé à se retirer des affaires en confiant en 2007 la gestion de la Fondation Beyeler à Samuel Keller. En 2008 sa femme Hildy décédait. En 2009, il était placé sous tutelle.

Arte rediffusera le 6 mars 2010 le documentaire sur Ernst Beyeler par Philippe Piguet.

Ernst Beyeler © photographe J. Isler

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