Deux glaives retrouvent leur place à Fontainebleau, quinze ans après leur vol

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 22 janvier 2010 - 380 mots

PARIS [22.01.10] – Frédéric Mitterrand a remis à Jean-François Hébert, président de Fontainebleau, deux glaives d'apparat de grande valeur ayant appartenu à Jérôme Bonaparte, frère de Napoléon. Les objets avaient été dérobés en 1995 au château, et ont été remis aux autorités à l'issue d'une longue enquête de l'OCBC.

Dans la nuit du 15 au 16 novembre 1995, lors d'un vol commis au château de Fontainebleau, treize objets de grande valeur avait été dérobés. Parmi ceux-ci, deux glaives d'apparat commandés en 1807 par Jérôme Bonaparte au grand orfèvre Martin-Guillaume Biennais.

Ils ont été restitués à la France le 23 octobre 2009, à la suite de l’intervention de l’OCBC. Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand les a officiellement remis à Jean-François Hébert, président de Fontainebleau, le 20 janvier au Palais Royal.

Selon le ministère, « le premier glaive, appelé glaive royal de Westphalie, réalisé en or, acier, et orné de chrysoprases » a été représenté sur un portrait équestre de Jérôme Bonaparte, frère de l'Empereur, exécuté par le Baron Gros. Le deuxième glaive « appelé glaive royal de cérémonie, dont le fourreau et la fusée (poignée) ont été réalisés en écaille de tortue, était porté lors de certaines manifestations officielles » à la cour impériale. Ils faisaient partie d'un don de l'arrière petit-fils de Jérôme Bonaparte en 1979.

Selon Le Monde, la restitution des deux pièces est le fruit d'une transaction officielle avec le receleur présumé, un ressortissant hollandais, un événement judiciaire inédit jusqu'à présent en France.

Durant l'enquête, les policiers de l'OCBC, conduits par Bernard Darties, décédé depuis, ont remonté un réseau de receleurs hollandais qui avaient déjà sévi dans de grands monuments français, permettant de mettre la main sur la plupart des objets dérobés à Fontainebleau. Mais les glaives demeuraient introuvables.

L'information est alors venue du receleur présumé qui purge une peine de prison aux Pays-Bas pour trafic d'ectasy. Il aurait échangé les deux épées contre l'annulation de sa procédure d'extradition en France. Le 29 octobre 2009, les glaives ont été remis à la direction régionale de police judiciaire de Lille.

Cinq objets dérobés lors du vol en 1995 sont encore recherchés par la police : quatre pendules Empire et le Char de triomphe de Caroline Murat, une sculpture en bronze faisant pendant au Char de triomphe de Joachim Murat, retrouvé en 2000.

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque