Photographie

Photo Saint-Germain affirme sa personnalité

Par Christine Coste · lejournaldesarts.fr

Le 3 novembre 2017 - 519 mots

PARIS [03.11.17] - Forte depuis 2016 d’une programmation plus rigoureuse, la sixième édition de la manifestation présente une belle facture. Jusqu’au 19 novembre dans les rues de Saint-Germain-des-Près.

Les dates de Photo Saint-Germain se sont dès le début inscrites de manière à encadrer celles de Paris Photo. La sixième édition ne déroge pas à ce principe. À cinq jours de l’ouverture de la foire parisienne, le festival entend augmenter sa notoriété.

La programmation 2017 prend de l’ampleur et son budget de 60 000 € (52 000 en 2016) voit pour la première fois la participation du ministère de la Culture (5 000 €), de l’Adagp (3 000 €) et du Comité professionnel des galeries d’art (1 700 €). Ajoutée à la participation de la Ville de Paris, ces financements reconnaissent le travail accompli par Virginie Huet et Aurélia Marcadier à la tête du festival depuis trois ans.

Le jury en charge cette année de la sélection des expositions a réuni pour sa part Pascal Beausse (responsable de la collection photographie du CNAP), Laure Flammarion (commissaire et réalisatrice), Étienne Hatt (critique d’art), Simone Klein (consultante) et Stéphanie Solinas (photographe).

Entre les projets retenus par le jury, la programmation des grandes institutions du VIe arrondissement et les photographes proposés dans d’autres espaces que ceux des galeries, la part faite aux inédits et à la création contemporaine offre un parcours d’une belle tenue en particulier chez les nouveaux partenaires.

La Maison d’Auguste Comte accueille ainsi la chronique d’une disparition d’Amaury da Cunha parfaitement en adéquation avec l’appartement du philosophe. À la galerie Gradiva, ce sont les sublimes tirages de Shadows de la photographe Alexandra Grant et de l’acteur poète Keanu Reeves qui projettent d’autres ombres. Johanna Benaïnous et Elsa Parra, qui signent l’affiche de Photo Saint-Germain 2017, dévoilent à la galerie des Femmes leur récit tout personnel sur le quartier tandis qu’à la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois, les constructions urbaines d’Alain Bublex développent leurs empilements.

Au Musée national Eugène Delacroix, partenaire depuis trois ans du festival, l’accrochage de quelques photographies de la série Périphérie de Mohamed Bourouissa rappelle de leur côté leurs références à certains tableaux du peintre. À la galerie Meyer Oceanie & Eskimo Art, la galerie Daniel Blau expose cette année des inédits de Weegee. Benoît Sapiro, directeur de la galerie Minotaure investit quant à lui la galerie Alain le Gaillard pour dérouler les 36 photographies accompagnées de textes de Super Objects – Super Comforts for Super People, pastiche de la société soviétique des années 1970 signé des artistes Komar & Melamid.

À la Librairie Mazarine, les autoportraits d’Olivier Blanckart en Angela Merkel, Donald Trump ou Joseph Beuys réservent d’autres moments désopilants. Ailleurs Robert Currie (galerie Gimpel et Müller), Kim Hak (galerie Zlotowski), Peter Knapp (galerie Berthet-Aittouarès), Marc Riboud (Arcturus) et Frank Horvat (galerie Dina Vierny et galerie Le Minotaure) constituent d’autres temps forts.

L’église Saint-Germain-des-Prés accueille pour sa part les photographies d’Anton Roland Laub sur les églises déplacées du temps de Ceausescu, l’Hôtel de l’Industrie le reportage de Lizzie Sadin (prix Carmignac du photojournalisme 2017) tandis qu’à l’École nationale des Beaux-Arts de Paris, Éric Poitevin ouvre son atelier.

Information
Photo Saint-Germain du 3 au 19 novembre 2017
Site Internet de Photo Saint-Germain

Légende Photo :
Johanna Benaïnous et Elsa Parra, série Le reflet de la cuillère, 2017 © Johanna Benaïnous et Elsa Parra - Exposition à l'Espace des femmes – Antoinette Fouque - 35, rue Jacob 75006 espace-des-femmes.fr - Courtesy photo Photo Saint-Germain

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