Affaire Van Gogh : Le Seuil hausse le ton face au Musée d'Amsterdam

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 19 décembre 2016 - 482 mots

PARIS [19.12.16] - L'éditeur français Le Seuil qui vient de publier un ouvrage de 65 dessins attribués au peintre Vincent Van Gogh, a haussé le ton lundi face au Musée d'Amsterdam qui en conteste l'authenticité en affirmant vouloir \"obtenir réparation du préjudice subi\".

Les éditions du Seuil "entendent obtenir réparation du préjudice qu'elles ont subi du fait d'une campagne insidieuse et non fondée" de la part du Musée d'Amsterdam, a affirmé la maison dirigée par Olivier Bétourné dans un communiqué. Le Seuil n'a pas précisé par quel moyen il entend obtenir réparation. De même "la propriétaire des oeuvres depuis soixante ans, qui les tenait de sa famille, se réserve d'engager toutes initiatives appropriées afin de réparer le préjudice causé par ces affirmations la qualifiant au fond de possible faussaire", a fait savoir dans un communiqué l'expert en art Franck Baille, qui est à l'origine de la découverte.

Le Seuil (qui appartient au groupe La Martinière, 7e éditeur français) et le Musée Van Gogh d'Amsterdam se livrent à une guerre des communiqués, chacun campant sur ses positions, depuis le 15 novembre, date de parution du livre en France et dans cinq autres pays dont les États-Unis et l'Allemagne. L'éditeur français avait proposé au Musée d'Amsterdam d'organiser conjointement un débat public entre experts afin de mettre un terme à la polémique mais cette proposition a été sèchement rejetée par le Musée néerlandais. Parallèlement, l'éditeur publie sur son site un nouvel argumentaire de 19 pages de l'experte canadienne Bogomila Welsh-Ovcharov contestant point par point les objections du Musée d'Amsterdam.

"L'album de Van Gogh et le carnet demeurent des découvertes fondamentales du point de vue de l'histoire du peintre et de la connaissance de son oeuvre", écrit notamment Mme Welsh-Ovcharov. "Le musée Van Gogh, qui possède la plus grande collection d'oeuvres de l'artiste au monde, devrait étudier tous les aspects de la question plutôt que de livrer un jugement hâtif", estime l'experte canadienne qui a demandé au musée néerlandais de "se raviser" et de "prendre le temps de débattre". Elle rappelle que dans le passé le Musée d'Amsterdam avait contesté l'authenticité de la toile de Van Gogh, Coucher de soleil à Montmajour avant de la reconnaitre ... 22 ans plus tard.

Le livre "Vincent Van Gogh, le brouillard d'Arles, carnet retrouvé" représente un enjeu important pour La Martinière qui a programmé la publication de ce beau livre pour le marché des cadeaux de fin d'année. Il a été tiré à 70.000 exemplaires, dont 25.000 en France. En France, le démarrage des ventes n'a apparemment pas trop souffert de la polémique, avec environ 2.600 exemplaires écoulés selon des chiffres de GfK datant de début décembre. Mais aux Pays-Bas et en Flandre où le livre est publié par Lanoo (filiale néerlandaise de La Martinière) les ventes sont quasi nulles. Pour la France, "les ventes sont correctes mais auraient été meilleures sans cette polémique", a indiqué une source au Seuil.

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