Nettoyées, les peintures de Delacroix de l'église Saint-Sulpice à Paris à nouveau visibles

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 24 novembre 2016 - 332 mots

PARIS

PARIS [23.11.16] - Nettoyées pendant une campagne de restauration d'une année, les peintures d'Eugène Delacroix (1798-1863) dans l'église Saint-Sulpice à Paris sont à nouveau visibles pour le public, a annoncé la Ville de Paris, dont la maire Anne Hidalgo inaugurait mercredi soir la fin du chantier.

Les trois peintures monumentales de la chapelle des Saints-Anges, dont la Lutte de Jacob avec l'ange célébrée par Gauguin ou Maurice Denis, ont fait l'objet d'une restauration d'envergure qui a permis de restituer les couleurs et stabiliser leur conservation.

Les peintures, qui n'avaient pas été restaurées depuis 1977, occupent pour l'une le plafond sur une toile alors que les deux autres ont été peintes directement sur les murs de la chapelle. Pour les réaliser, de 1854 à 1861, le peintre s'était installé près de l'église, rue de Fürstenberg, où se trouve aujourd'hui le musée Eugène-Delacroix.

Le nettoyage a permis de retrouver "la gamme colorée, des nuances de vert absolument éblouissantes", indique à l'AFP Dominique de Font-Réaulx, directrice du musée Delacroix, il a permis de retrouver des colonnes dans Héliodore chassé du temple et des nuances de couleurs dans la cuirasse du Saint Michel et le Dragon, dit-elle.

Dans le Jacob, il y a "quelque chose que je n'avais jamais vu de ma vie", ajoute la conservatrice, "l'aube en train de se lever et qui n'était plus du tout visible. Aujourd'hui, on voit quelque chose en train de passer très subtilement du noir au mauve, au rose", dit-elle. Cette oeuvre monumentale a été traitée "avec la subtilité d'une peinture de chevalet" très admirée par les artistes, ajoute Mme de Font-Réaulx. De plus, c'est l'une des dernières grandes oeuvres de Delacroix, mort en 1863, vue comme une sorte de "testament spirituel" de l'artiste, dit-elle.

La restauration a été effectuée par 10 spécialistes dirigés par Alina Moskalik-Detalle. Son coût s'est élevé à 438 000 euros, dont 315 000 payés par la Ville de Paris, 45 000 euros par l'Etat, le reste venant du mécénat via la Fondation du Patrimoine.

Légende photo

Les 3 peintures, réalisées entre 1854 et 1861, d'Eugène Delacroix (1798-1863) dans la chapelle des Saints-Anges de l'église Saint-Sulpice à Paris : Saint Michel et le Dragon (plafond), Héliodore chassé du temple (à droite) et Lutte de Jacob avec l'ange (à gauche) - 23 novembre 2016 © photo Philippe Lopez / AFP

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