L’UNESCO condamne la destruction au Yémen d’une mosquée datant du IXe siècle

Par Nathalie Eggs · lejournaldesarts.fr

Le 7 septembre 2016 - 368 mots

SANA’A (YEMEN) [07.09.16] – Des frappes aériennes ont détruit le 25 août dernier une mosquée du IXe siècle dans le quartier de Bani Matar à Sana’a. Depuis 18 mois, la guerre menée au Yémen par les forces saoudiennes a endommagé des dizaines de sites de la capitale, que condamne fermement l’UNESCO.

Irina Bokova, directrice générale de l’UNESCO, a condamné la destruction d’une mosquée datant du IXe siècle dans le quartier de Bani Matar à Sana’a. L’Organisation générale des antiquités et musées (GOAM) et l’Organisation générale pour la conservation des villes historiques (GOPHCY) ont en effet confirmé la destruction du site jeudi 25 août par une attaque aérienne. « Je suis profondément préoccupée par la déconstruction continue du patrimoine culturel unique yéménite. Cette attaque vise directement les sites historiques du pays, l’histoire et l’identité du peuple, et elle affectera la société sur le très long terme. Cette violence insensée doit s’arrêter immédiatement. » a-t-elle déclaré samedi 3 septembre dans un communiqué.

La vieille ville de Sana’a, édifiée dans une vallée de montagne à 2200 m d’altitude, a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial en péril de l’Unesco en 2015. Ses premières traces de peuplement remontent au Xe siècle avant J.-C. et la ville est devenue un important carrefour de l’islam aux VIIe et VIIIe siècles, d’où un important patrimoine religieux et politique. L’Unesco dénombrait récemment 106 mosquées, 12 hammams et 6 500 maisons datant d’avant le XIe siècle.

En janvier 2016, 47 sites ont été détruits en raison de la guerre ; depuis mars 2015, une coalition dirigée par l’Arabie saoudite bombarde le pays dans sa lutte contre les milices chiites houthistes, soutenues par l’Iran et par l’ancien président Ali Abdallah Saleh.

La mosquée du IXe siècle détruite se distinguait par des éléments architecturaux remarquables et les gravures en bois qui ornaient son plafond. Située au sommet de la montagne du Prophète Shu-aib, qui culmine à 3600 mètres - soit la plus haute de la péninsule arabique, elle était considérée comme un lieu saint pour les pèlerins qui allaient se recueillir sur la tombe du prophète. Il y a un mois à peine, c’était la mosquée du Sheikh Abdulhadi al-Sudi à Taiz qui subissait le même sort.

Légende photo

Ville de Sana'a © Photo Rod Waddington - 2013 - Licence CC BY-SA 2.0 

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