Royaume-Uni - Musée

La Tate Modern se donne les moyens de ses ambitions

Par Jean-Christophe Castelain · lejournaldesarts.fr

Le 17 juin 2016 - 468 mots

LONDRES (ROYAUME-UNI) [17.06.16] - Les londoniens vont pouvoir visiter tout ce week-end jusqu’à 22 heures, une Tate modern agrandie par Herzog & de Meuron, offrant un redéploiement des collections.

La nouvelle extension de la Tate Modern, Londres, 15 juin 2016 © photo LeJournaldesArts.fr
La nouvelle extension de la Tate Modern, Londres, 15 juin 2016
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« Nous n’avons pas voulu faire un geste architectural mais un musée du XXIe siècle » affirmait en substance Nicholas Serota, le directeur de la Tate lors de la conférence de présentation de l’extension du musée. La première partie de ses propos n’est pas fausse, le nouveau bâtiment est si bien intégré à l’ancienne usine électrique qu’il semble avoir toujours existé. L’édifice de 10 étages (64 mètres de haut,) à la vague forme d’une pyramide, adopte la même couverture de briques marron du bâtiment d’origine construit entre 1953 et 1963, mais avec un parement en treille qui rompt avec la planéité du premier.

On doit cette extension aux architectes suisses Herzog et de Meuron qui avaient déjà transformé l’usine en musée en 2000. La même forme massive prévaut dans le Schaulager à Bâle ou la récente extension du Musée Unterlinden, construits tous deux par le duo suisse. Mais cette intégration architecturale à un prix, de l’intérieur on a le sentiment d’être dans un blockhaus avec des meurtrières en guise de fenêtres. Fort heureusement, ils ont aménagé de larges espaces de circulations à l’intérieur du nouveau bâtiment (dénommé Switch House), séparé de l’ancien (Boiler house) par l’immense Turbine Hall qui devient maintenant le centre de l’ensemble.

Disposant d’une surface augmentée de 60 %, la Tate s’offre ainsi le luxe de n’allouer que 4 des 10 étages aux galeries d’exposition (plus les Tanks [réservoirs] en sous-sol, ouverts temporairement en 2012), les autres étages étant consacrés à des bureaux, un club, des lieux d’échanges, un restaurant et une vue panoramique sur Londres.

Les collections ont été redéployées sur les deux « maisons » : dans le bâtiment d’origine une histoire thématique de l’art moderne et contemporain et dans l’extension des propos plus resserrés (une histoire des performances, l’artiste dans la ville) avec des œuvres plus contemporaines. Les intervenants à la conférence ont beaucoup insisté sur l’ouverture internationale des collections (50 pays), sous l’œil approbateur du nouveau maire de Londres Sadiq Khan et la féminisation de l’accrochage (50 % de femmes).

« La Tate Modern est le musée d’art moderne et contemporain le plus visité au monde » martèlent à l’envie les uns et les autres, rappelant les 5 millions de visiteurs, bien loin des 3 millions du Centre Pompidou qui, il est vrai, n’est pas au mieux de sa forme en ce moment. Pour être juste, la plupart des salles de la Tate sont gratuites, et le lieu, mieux relié au cœur de Londres dans un quartier qui a beaucoup changé en 15 ans attire énormément de promeneurs. Ce sont là autant d’atouts pour un musée qui ne cache pas ses ambitions.

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