Le projet d’un pont-jardin piétonnier sur la Tamise ne fait pas l’unanimité

Par Cléo Garcia · lejournaldesarts.fr

Le 5 décembre 2014 - 584 mots

LONDRES (ROYAUME-UNI) [05.12.14] – La mairie de Westminster a donné son feu vert pour la construction d’un pont-jardin piétonnier à Londres. Cette voie verte, suspendue au-dessus de la Tamise, pourrait ouvrir en 2018 si la mairie de Londres donne elle aussi son accord. Des voix critiques se font entendre.

Après avoir été approuvée par la mairie du quartier londonien Lambeth en novembre 2014, la construction d’un pont-jardin dans le quartier de la célèbre abbaye gothique a reçu l’accord de la mairie de Westminster. « Le comité d'urbanisme a approuvé le projet du #GardenBridge à Londres », a tweeté celle-ci. Il faudra toutefois attendre l’accord de la mairie de Londres pour lancer les travaux de ce dix-neuvième pont enjambant la Tamise dans la capitale britannique.

Conçu par l’architecte britannique Thomas Heatherwick, le pont-jardin, dont les travaux débuteraient fin 2015 et s’achèveraient d’ici 2018 se situerait entre le pont de Waterloo et celui de Blackfriars. Il serait recouvert de plantes, d’arbres et de fleurs répartis sur une superficie de 6 000 m2. Son coût, estimé à 175 millions de livres, soit 222 millions d’euros, serait financé par diverses sources publiques et privées. Le Trésor britannique et la régie londonienne des transports Transport for London (TfL) se seraient, selon l’AFP, déjà engagés à apporter une contribution de 30 millions de livres chacun. « Ce nouveau projet emblématique va créer un nouvel espace vert dans le centre de Londres et tout le monde pourra en profiter », s’enthousiasme Lord Mervyn Davies, président du Garden Bridge Trust, l’association chargée de lever les fonds destinés à la construction.

Un projet contesté
Le projet est néanmoins vivement discuté, notamment pour son coût et ses restrictions d’accès. « Tous les groupes de huit visiteurs ou plus seront priés de contacter le Garden Bridge Trust pour réserver leur visite », précise le rapport du conseil de Lambeth cité par le Guardian. Le quotidien britannique souligne qu’une limitation du nombre de personnes d’un même groupe impliquerait la mise en place d’un système de billetterie. Le rapport stipule également que l’accès au pont serait également interdit aux cyclistes. Ces deux restrictions feraient perdre au pont sa qualité de voie publique ouverte à tous, sur lequel chacun peut circuler librement, selon les critiques exprimées sur divers réseaux sociaux rapportées par le Guardian. Il ne serait, de plus, pas accessible 24 heures sur 24, une fermeture de minuit à six heures du matin étant prévue dans le projet. On reproche somme toute à ce projet d’être avant tout celui d’une attraction touristique plutôt que d’un pont en tant que voie publique mise à la disposition de tous. L’image d’une oasis suspendue au dessus du fleuve est elle aussi remise en question : 2 700 m2 de surface plantée sur les 6 000 m2 semblent, au goût de certains, peu en adéquation avec la promesse d’un îlot peuplé d’une nature dense en plein centre de la capitale anglaise. Le choix de son emplacement est également dans la ligne de mire des opposants au projet : le pont-jardin se situerait sur un site déjà pourvu de quatre ponts répartis sur un seul kilomètre, tandis que l’est de Londres manque cruellement de ponts. Des personnes hostiles au projet auraient réclamé une enquête publique à ce sujet. L’architecte Edwin Heathcote, a lui mis en doute les promesses de gratuité dans une tribune publiée dans le Financial Times. Le Garden Bridge Trust assure de son côté que l’accès au pont sera gratuit.

La décision devrait selon l’association intervenir dans les deux prochains mois.

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Projet pour le pont-jardin de Londres - © Photo Heatherwick studio

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