Disparition à Paris du photographe Lewis Baltz

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 27 novembre 2014 - 377 mots

PARIS [27.11.14] – Le photographe californien Lewis Baltz s’est éteint le 22 novembre 2014 des suites d’une longue maladie.

Un cancer a emporté samedi 22 novembre le photographe Lewis Baltz, retrouvé mort à son domicile parisien. Il était âgé de 69 ans.

Souvent associé au mouvement New Topographics depuis sa participation à l’exposition fondatrice pour l’histoire de la photographie « New Topographics : Photographs of a Man-altered Landscape » présentée à Rochester (New York) en 1975 aux côtés de Robert Adams, Joe Deal, Frank Gohlke, Nicholas Nixon, John Schott, Stephen Shore, Henry Wessel Jr. et des éminents Bernd et Hilla Becher, il développa une esthétique des lieux désolés ou prosaïquement quotidiens, comme les parkings, les terrains vagues, les zones résidentielles et industrielles, espaces abandonnés ou en travaux.

Son œuvre a enregistré l’« urbanisation stupéfiante » d’après-guerre, le « nouvel environnement américain homogénéisé qui se répandait dans tout le pays et qui allait s’exporter partout », selon ses propres mots prononcés dans le film documentaire Contacts de Sylvain Roumette (1998).
Né le 12 septembre 1945 à Newport Beach en Californie, il devient charpentier et poursuit parallèlement une pratique photographique qu’il a entamée en 1956. En 1967, il se tourne plus franchement vers le domaine artistique en s’inscrivant au San Francisco Art Institute. C’est au cours de ses études qu’il réalise les Prototype Works puis les Tract Houses et les Public Places qui lui valent des expositions chez Léo Castelli à New York en 1973. Il traverse l’Atlantique à la fin des années 1980 et enseigne à Saas-Fee et à Venise, où il vit et travaille. Il choisit également la capitale française comme lieu de résidence.

Son œuvre est dominée par l’emploi du noir et blanc. Il ne vint que tardivement à travailler la couleur et c’est en ces mots qu’il exprime ses rapports aux deux techniques: « Il y a vingt ans, le noir et blanc était la normalité, la couleur était l’extraordinaire. Maintenant, c’est l’inverse, la couleur devient ordinaire, familiale ou publicitaire, tandis que le noir et blanc est associé à l’art, la préciosité et la prétention esthétique. » Et il ajoute : « Je préfère la couleur, c’est invisible. »

A l’été 2014, le Bal de Paris lui avait consacré l’exposition intitulée « Common Objects ». 

Légende photo

Lewis Baltz - © Photo slavica perkovic - 1999

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