Collectionneurs

Le Cheikh Saud Al-Thani, supposé plus riche collectionneur d’art au monde, décède à 48 ans

Par Cléo Garcia · lejournaldesarts.fr

Le 13 novembre 2014 - 401 mots

LONDRES / ROYAUME-UNI

LONDRES (ROYAUME-UNI) [13.11.14] – Le collectionneur et ancien ministre de la Culture du Qatar, Cheikh Saud bin Mohammed Al-Thani (48 ans), a été retrouvé mort dans son domicile londonien. Il avait plusieurs fois défrayé la chronique judiciaire.

Le décès prématuré du Cheikh Saud bin Mohammed Al-Thani, âgé de 48 ans, le 9 novembre 2014 a été annoncé lundi 10 novembre lors d’une conférence à Doha. Le corps de celui qui fut un temps le plus riche collectionneur d’art au monde et le ministre de la culture du Qatar a été retrouvé dans sa résidence de Londres. Les causes de son décès ne sont pas encore élucidées, même si la thèse de la mort naturelle est privilégiée, rapporte The Art Newspaper.

Son importance dans le monde de l’art était notamment due à sa gigantesque et très éclectique collection, composée d’antiquités, de photographies, d’œuvres d’art chinois et islamique, mais aussi de voitures de collections, de bijoux ou encore de bicyclettes. Un grand nombre d’œuvres de sa collection sont conservées au musée d’art islamique de Doha, à la Bibliothèque nationale du Qatar, au Musée d’histoire naturelle ou au Musée du textile.

Sa mort soulève de nouveau la question du statut flou des œuvres qui composent ses collections : il n’est pas clairement déterminé si celles-ci appartiennent au Cheikh lui-même ou si elles appartiennent aux musées qataris. Parent éloigné de l’actuel émir du Qatar, le Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, il a été, après avoir exercé au sein du ministère des Affaires étrangères, ministre de la Culture du Qatar de 1997 à 2005. Au cours de ces huit années, il mène un programme culturel et éducatif pour lequel il fait construire plusieurs musées dans l’émirat du Golfe. Il est démis de ses fonctions en 2005 et placé en résidence surveillée dans le cadre d’une enquête sur plusieurs de ses achats, ce qui ne l’empêche pas, après avoir été innocenté, de redevenir actif.

En 2012, la cour suprême de Londres avait ordonné le gel de ses actifs en raison d’un litige avec des maisons de ventes aux enchères pour des factures impayées et en 2013, il dut payer 261 000 livres au cabinet d’avocats londonien auquel il avait fait appel dans cette affaire, également pour taxes non payées.

En 2000, l’Allemagne lui avait décerné un doctorat honoris causa de philosophie et la France l’avait promu au rang de chevalier de l’ordre des Arts et Lettres.

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