Vandalisme - Justice

Ingrid Kapola, condamnée à 8 mois de prison avec sursis pour avoir dégradé La Liberté guidant le peuple

Par Ismène Bouatouch · lejournaldesarts.fr

Le 18 mars 2014 - 357 mots

BETHUNE (PAS-DE-CALAIS) [18.03.14] – Ingrid Kapola, 29 ans, a été condamnée par le tribunal de Béthune à huit mois de prison avec sursis et à des dommages et intérêts pour avoir tagué La Liberté guidant le peuple.

Jeudi 13 mars, Ingrid Kapola a été condamnée à 8 mois de sursis pour avoir dégradé La Liberté guidant le peuple, chef-d’œuvre d’Eugène Delacroix exposé au Louvre-Lens. La jeune femme devra indemniser le musée de 6255,80 €, dont 1255,80 € pour le préjudice matériel et 5000 € pour le préjudice moral. Elle devra également obéir à une obligation de soin et à une interdiction de fréquenter les musées, avec une mise à l’épreuve de deux ans.

Le 7 février dernier, au Louvre-Lens, Ingrid Kapola inscrivait au feutre noir les lettres et chiffres « AE911 » dans le coin droit de la toile d’Eugène Delacroix. Cette inscription faisait référence, selon l’AFP, « aux thèses conspirationnistes qui contestent la version officielle des attentats du 11 septembre ». Interpellée immédiatement après les faits, la jeune femme, confuse, était hospitalisée sous contrainte pour une durée de deux mois. Lors du procès, Maître Gauthier Lacherie, l’avocat d’Ingrid Kapola, plaidait l’irresponsabilité pénale. Mais la jeune femme, qui avait argumenté son geste à l’époque des faits par une volonté d’ « élever le niveau de conscience du peuple », a été jugée coupable par le tribunal correctionnel de Béthune, dans le Pas-de-Calais.

Pour la dégradation d’un objet culturel confié à un musée, Ingrid Kapola encourrait 7 ans de prison et 100 000 € d’amende. En 1993, l’artiste Pierre Pinoncelli était condamné à payer près de 53 000 € (346 000 francs) pour avoir uriné dans Fontaine de Marcel Duchamp, avant d’y avoir asséné un coup de marteau. En 2007, Rindy Sam, une jeune femme de nationalité cambodgienne, était condamnée à 18 840 € de dommages et intérêts pour avoir laissé une trace de rouge à lèvres sur une œuvre de l’artiste américain Cy Twombly, exposée à Avignon.

La superficialité des dommages causés à La Liberté guidant le peuple a probablement joué en faveur de l’accusée, puisque l’inscription était effacée par une restauratrice en seulement 2 heures dès le lendemain des faits.

Légende photo

Eugène Delacroix, La Liberté guidant le peuple (1830) - huile sur toile - 260 Á— 325 cm - Musée du Louvre, Paris - source Wikimedia

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