La réduction de la nomenclature des masters, notamment culturels, provoque des remous

Par Marion Le Bec · lejournaldesarts.fr

Le 25 février 2014 - 438 mots

PARIS [25.02.14] – La nouvelle nomenclature des mentions du diplôme national de master ne fait pas l’unanimité du côté du corps enseignant. Fixée par arrêté du 4 février 2014, elle réduit en effet l’offre de formation à 246 mentions au lieu des 5 000 initialement proposées par les établissements de l’enseignement supérieur.

Après une première réforme des formations de l’enseignement supérieur avec notamment la diminution de 1 800 diplômes à 45 mentions de licence, le ministère a souhaité également simplifier la nomenclature des masters. Des voix s’élèvent contre cette simplification.

Si la réforme de la licence avait été validée par 26 voix (contre 18) par le Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche en décembre 2013, il en a été différemment pour le diplôme national de master qui a poussé le Conseil à voter contre par 21 voix. Une motion a par ailleurs été adoptée par le SNESUP-FSU « dénonçant les conditions d’élaboration de cette liste et l’urgence imposée, sur un sujet d’une rare complexité ».

Un accueil similaire a été réservé à cette réduction du nombre de mentions de masters par les enseignants et étudiants de spécialités telles que la « médiation culturelle », qui fait actuellement l’objet d’une pétition sur Internet. En effet, les mentions envisagées par la nomenclature sont à la fois générales et restrictives, ne faisant pas état de la diversité des spécialisations attachée aux intitulés.

Il est toutefois à noter que, si la mention « médiation culturelle » ne figure pas au sein de la liste arrêtée par le ministère, y figure l’intitulé « Culture et communication » qui pourrait regrouper cette spécialisation, puisque très large. Dans la même idée, la mention « Direction de projets ou établissement culturels » pourrait regrouper bon nombre de sous-catégories liées à la gestion de projet.

La motivation première de la réforme de Geneviève Fioraso est de donner plus de clarté aux futurs étudiants en limitant la concurrence des établissements qui multiplient sans cesse leur offre de masters sans pour autant informer parents et étudiants sur les débouchés professionnels réels de ces masters. La surenchère de spécialisation en matière de médiation culturelle en est un exemple avec des mentions « médiation culturelle, patrimoine et numérique » ou encore « expertise et médiation culturelle ».

Les écoles privées ne manquent pas elles aussi d’offrir pléthore d’options à leurs formations. Les offres d’emplois reflètent effectivement l’exigence croissante des entreprises à l’embauche, en demandant toujours plus de compétences qui concernent parfois plusieurs disciplines. Pour des emplois dans le marché de l’art par exemple, un simple master en droit des affaires ou en histoire de l’art ne peut suffire.

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Façade de l'Université Sorbonne Nouvelle, Paris III - © Photo NonOmnisMoriar - 2011 - Licence CC BY-SA 3.0

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